22 octobre 1831 – Stanislas, 5 400 kg et 4,13 m

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Cette année encore Stanislas Leszczynski sera au centre du jardin éphémère.

Si la place date de 1755, la statue de Stanislas, elle, ne fut dressée qu’en 1831 …

La Statue de Louis XV


En 1751, Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine et ancien roi de Pologne, énonce le souhait de construire une nouvelle place afin d’honorer son gendre, le roi de France. Il fit fondre une statue à son effigie et l’érigea au milieu de la place. La place royale fut inaugurée le 22 avril 1755.

Statue de Louis XV par Barthélemy Guibal et Paul-Louis Cyfflé,
gravure de Dominique Collin (1725-1781).


La statue réalisée en bronze faisait 7 500 kg pour 4,66 m de haut. Son bras droit tenait un bâton royal dirigé vers le pavillon de l’hôtel des fermes. Sa main gauche appuyée au côté, il regardait vers Paris. Victorieux, il était vêtu à la romaine, cuirassé et drapé dans un manteau royal.

Jean-Joseph Söntgen, qui deviendra le sculpteur de Stanislas après la mort de Guibal, est appelé en Lorraine pour préparer la fonte. La statue est coulée en trois minutes dans le jardin de Guibal à Lunéville le 15 juillet 1755 à 7 heures du soir. L’opération est réalisée par le fondeur Perrin assisté de deux ouvriers.
On dit que Basile-Benoît Mathis (1736-1805), le gendre de Guibal qui supervisait la coulée, était tellement inquiet que ses cheveux devinrent tout blanc.

La statue est transportée à Nancy le 16 novembre par un véhicule construit exprès et tiré par 36 chevaux ; le pont sur la Meurthe à Saint-Nicolas-de-Port doit être consolidé. Le 18 novembre à midi, elle est posée sur son piédestal.

Lors de la Révolution française, un décret du 14 août 1792 oblige les municipalités à faire disparaître les emblèmes royaux. En septembre 1792, la statue doit être descendue de son piédestal, elle est enterrée dans une fosse au milieu de la place.

Le 13 novembre un bataillon de fédérés (appelés les Marseillais) prend la relève de la garde nationale parisienne qui stationnait à Nancy. Ils entreprennent de détruire nombre d’œuvres faisant allusion à la monarchie ou à Stanislas, ils déterrent la statue et la soumettent au feu pour pouvoir la séparer en morceaux

« La tête éclate et saute, les bras sont abattus, une partie du buste tombe par fragments ; le bâton royal est lancé dans la foule ; un Sans-Culotte s’en empare, en arme son bras droit, et par une grotesque imitation de la statue, excite l’hilarité générale ». Démembrée, pesée puis vendue, elle fut envoyée à la fonderie de Metz en 1793. Il ne reste aujourd’hui que le piédouche. Il est toujours visible au cimetière de Préville à Nancy.

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de la Révolution au Consulat


Puis la place Royale devient la place du Peuple.

Une prescription du consul, du 12 juin 1800, ordonne l’érection dans chaque chef lieu des départements d’une colonne à la mémoire des défenseurs de la patrie.
Le préfet Jean Joseph Marquis pose la première pierre de la « colonne de la Meurthe » le 14 juillet 1800. Mais la colonne de la Meurthe ne verra jamais le jour. La ville de Nancy manque d’argent ; la colonne ne sera jamais achevée et le socle de la place du peuple reste vide.

En 1808 la municipalité de Nancy demande au sculpteur Nancéen Joseph Labroise, de réaliser dans un bloc de pierre de Savonnières, une représentation du Génie de la France (femme ailée distribuant des couronnes).
Sous l’Empire, l’œuvre de Labroise est renommée « Gloire de Napoléon ». Elle est à nouveau modifiée sur ordre de Louis XVIII et est finalement inaugurée le 25 août 1814.

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Le Consulat et Stanislas


Sous le Consulat, un projet de monument à Stanislas Leszczynski est accepté par le préfet Jean Paul Alban de Villeneuve-Bargemon. Il est prévu pour la place de la Carrière.
Un arrêté préfectoral du 12 mars 1823 fixe les conditions d’une souscription dans les départements de la Meurthe, des Vosges et de la Meuse.

Charles-François Guibal propose de dresser le monument sur le socle de la place Royale. La commission choisit Georges Jacquot, un jeune sculpteur qui présente deux esquisses en argile, guerrier ou en habits polonais vêtu du manteau royal.
La seconde esquisse est choisie le 13 décembre 1825.


La statue de Labroise, qui occupait le socle, est détruite en 1830. La statue de Stanislas Ier, coulée par le fondeur Soyer, est réceptionnée le 22 octobre 1831. Elle pèse 5 400 kg et mesure 4,13 m.


Les inscriptions du socle ne furent décidées que le 20 octobre 1831 à la suggestion du recteur Jean-Joseph Soulacroix et de Charles Haldat directeur de l’école de médecine.
Le monument est inauguré le 6 novembre 1831 par le préfet Lucien Arnault.

En 1951, elle est descendue de son socle pour le mariage de Otto von Habsburg, héritier de la maison de Lorraine. La grille en fer forgé de Lamour qui entourait le socle est retirée en 1958.


image Nancy Hier

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La Ligne géodésique


La statue du roi Stanislas était censée pointer, selon le cahier des charges du sculpteur Jacquot, le portrait de Louis XV sur l’arc de triomphe de son index démesuré.

Un simple examen visuel montre que le résultat est pour le moins approximatif. Des mesures réalisées par l’IGN le 6 mai 2004, ont montré que l’index pointe vers le Nord-Ouest, en direction de Sedan et Charleville-Mézières, à l’azimut 325°45’46.04857’’57.

La ligne géodésique

2 commentaires pour) “22 octobre 1831 – Stanislas, 5 400 kg et 4,13 m

    claude said:
    28 septembre 2019 at 9 h 59 min

    Merci pour ces rappels historiques;Mais qu’est devenue la grille de Jean Lamour ?

      Florence responded:
      3 octobre 2019 at 11 h 47 min

      je ne sais pas, je suppose qu’elle a été détruite

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