NancyBuzz

43 autoportraits du musée d’Orsay aux Beaux-Arts de Nancy – les selfies du 19ème !

Le musée des Beaux Arts de Nancy présente une exposition exceptionnelle de 43 autoportraits, sélectionnés dans les prestigieuses collections du musée d’Orsay.


autoportraits du musée orsay nancy beaux arts musee

 

Le musée d’Orsay, grand musée consacré au XIXème siècle, s’est associé aux musées français
conservant d’importantes collections d’art du XIXème siècle pour faire tourner ses collections.

Un Club XIX, au sein duquel le musée des Beaux-Arts de Nancy tient une place évidente … première étape de cette exposition qui passera pare Clermont-Ferrand, Quimper …

Au 19e siècle, période de bouleversements esthétiques et de rejet de l’académisme, l’autoportrait a parfois fait office de manifeste, permettant de revendiquer une manière de peindre. 
Cette exposition invite le visiteur à découvrir l’évolution du genre à travers différents courants qui ont renouvelé la tradition de la peinture et fait émerger la peinture moderne.

une page écrite par Clémentine T pour Nancy Buzz

Van Gogh, Gauguin, Bonnat, Degas… sont à Nancy cet été, prenez rendez vous!

L’autoportrait est un genre particulier et de longue tradition auquel se sont prêtés beaucoup de peintres de la seconde moitié du 19ème siècle.

 


Autoportrait d’Edgar Degas – Degas au porte-fusain 1855

Faire un autoportrait, c’est se représenter soi-même, de face ou de trois-quarts, le corps entier ou fragmenté, avec ou sans mise en scène, seul ou avec d’autres personnages.
Intime et ne faisant pas l’objet d’une commande, il est rarement destiné à être vendu.
Il sert de modèle pour s’entraîner, asseoir son statut social ou encore suivre le courant artistique.


Réalisées entre 1848 et 1914, les œuvres – dont certaines très célèbres –
sont présentées au musée des Beaux-Arts de Nancy, non pas dans l’ordre chronologique, mais par affinité de style.

_________________________


Petit rappel de ces principaux courants artistiques de ce 19e siècle : Académisme, Modernisme, Réalisme, Naturalisme, Néo-impressionnisme

Le 19e siècle est une période compliquée et riche en histoire de l’art durant lequel se suivent et coexistent parfois plusieurs courants artistiques.
La deuxième moitié du 19e siècle est marquée par l’opposition entre académie et modernité qui s’illustre au travers de différents courants.

– L’académisme

Courant caractérisé par un goût très fort pour les thèmes historiques et pour l’orientalisme.

La peinture académique (1830-1880) est la peinture produite sous l’influence d’une Académie des Beaux-Arts très dirigeante ou par un système des Beaux-Arts.
Péjorativement appelé par la suite « art pompier »  pour marquer le rejet de l’académisme.
Le terme pompier faisait allusion aux casques brillants de certains personnages des grandes compositions de l’époque copiées sur les tableaux d’inspiration antique.

Ernest Meissonnier (peintre lyonnais) en est un brillant et oublié représentant !


Portrait de l’artiste 1889 – Ernest Meissonier 


– le r
éalisme

1830- 1870 –  Les réalistes montrent souvent les classes les plus pauvres qui reflètent la société, la réalité de l’époque.

La notion de modernisme recouvre un ensemble de mouvements culturels ayant animé les sociétés occidentales de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle

Gustave Courbet, un des pères du modernisme, remet en question l’académisme pour favoriser la représentation d’une réalité objective de la nature.

 


L’homme blessé dit aussi Portrait de l’artiste vers 1844-1854  –  Gustave Courbet


ou le sulfureux tableau L’origine du Monde peint en 1866 par Courbet et conservé au Musée d’Orsay
en savoir plus – ici


– vers 1870  le naturalisme

Il renforce ou développe certains caractères du réalisme  ( les traits, sont par exemple grossis, les mains déformées par le travail sont mis en avantes) pour reproduire la nature telle qu’elle est, prend position en faveur du peuple et du monde ouvrier.



La douleur – 1898 – Emile Friant

Friand et Lepage, deux grands peintres lorrains naturalistes ont fait carrière à Paris et se sont attachés à peindre leur village pour représenter des scènes du quotidien de la vie rurale.


Autoportrait de l’artiste vers 1880 – Jules Bastien Lepage


– 1850-1900  les impressionnistes

Ils s’attachent à faire entrer une réalité sensorielle au travers du traitement des couleurs qui prend le pas sur les lignes.



Gustave Caillebotte, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882.

Fortement critiqué à ses débuts, ce mouvement se manifeste notamment de 1874 à 1886 par des expositions publiques à Paris, et marqua la rupture de l’art moderne avec la peinture académique.

On cite Sisley, Modigliani, Monet, Degas, Manet, Klimt, Corot, Cézanne, Renoir, Van Gogh …



Cézanne – Autoportrait de l’artiste


– le post impressionnisme

est marqué par le Symbolisme qui abandonne la description et la simple représentation au profit de l’introspection et de la suggestion

On cite Gustave Moreau, Klimt, Odilon Redon…
plus d’infos sur le site Symbolisme.net – ici

– le synthétisme

( terme utilisé en 1877 pour faire une distinction entre les impressionnistes scientifiques et naturalistes, puis en 1889) est fortement représenté par Gauguin, qui simplifie les formes au maximum par une technique picturale inspirée des estampes japonaises.


Autoportrait de l’artiste,  hiver 1893-1894- Paul Gauguin

____________________________

Revenons à notre genre, l’autoportrait

Mal vu dans l’Antiquité, peu pratiqué au Moyen âge, l’autoportrait se développe à la fin du Moyen âge avec la reconnaissance du statut social de l’artiste, auparavant considéré comme un simple artisan.

A la fin du XIVe siècle, la découverte du miroir de verre plat remplaçant le miroir convexe (qui entraîne des déformations) permet aux artistes de se représenter de façon détaillée, et ainsi à l’autoportrait de s’imposer.

A la Renaissance, les artistes commencent à se cacher dans leurs compositions, pour vite se représenter seul et exposer une partie de leur personnalité.
Albrecht Dürer (1471-1528) est considéré comme le plus célèbre héraut de l’autoportrait autonome.



(Madrid, Musée del Prado)   Autoportrait aux gants, 1498
source aparences.net – ici


L’autoportrait connaît une nouvelle évolution au XIX siècle.

La première partie est marquée par la mise en avant de l’image de l’artiste représentée dans son atelier.

Puis la découverte progressive de la psychologie dans la deuxième partie du 19e siècle porte l’artiste vers un véritable travail d’introspection.

______________________________


En allant vers l’exposition qui nous intéresse aujourd’hui, traversez la salle d’exposition consacrée à Jean prouvé présentant un florilège de ses réalisations.

 

Vous trouverez au rez-de-chaussée et au 1er étage du Musée des Beaux-arts de Nancy, les autoportraits des artistes les plus célèbres et ceux, moins connus aujourd’hui, cependant très appréciés à leur époque.

Souvent représentés en buste et de trois quarts, une seule fois ou véritable exercice pour certains artistes, comme Van Gogh qui en ont réalisé à chaque étape de leur vie, le genre de l’Autoportrait est ici présenté comme un véritable voyage initiatique dans le XIXe siècle, saisissant !

C’est aussi parfois le manque de modèle qui mène à l’autoportrait …


A l’étage,  les « artistes-stars », Gauguin, Van Gogh et Cézanne, et bien d’autres.


   


Installez vous devant le premier autoportrait de Van Gogh peint à l’époque où il découvre les impressionnistes, explorez les couleurs d’un autoportrait inachevé … faites connaissance, retenez, ne serait-ce qu’une image !

Certains artistes se sont également représentés par le biais de leurs ateliers, à l’instar de Monet; on parle alors d‘Autoportrait en creux.


Les femmes sont peu présentes dans l’exposition, l’école des Beaux Arts était fermée aux femmes jusqu’à l’ouverture de l’Académie Julian
 .

Remarquable représentation de Clémentine-Hélène Dufau, montrant une femme moderne et tendance, sans doute vêtue d’une robe du couturier Poiret. Elle est en pied, représentation moins prétentieuse que l’autoportrait !


Portrait de l’artiste 1911 – Clémentine Hélène Dufau

En regagnant le rez-de-chaussée, vous passerez par une salle avec les autoportraits, tirés des fonds du musée des Beaux-Arts de Nancy.


Et vous comment vous représenteriez vous?

 

Terminez la visite en vous évadant dans la salle des lumières!


et à la librairie où vous pourrez acheter notamment le catalogue de l’exposition, des livres pour les plus jeunes, des coloriages …

 

~~~~~~~~~~~~~~

Autoportraits du musée d’Orsay du 29 mai au 31 août 2015

visites commentées de cette exposition les mercredis et dimanches à 15h

Musée des Beaux-Arts de Nancy


3, place Stanislas – Nancy
03 83 85 30 72

Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi.
Fermeture les 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 1er novembre et 25 décembre.

Tarifs d’entrée au musée : normal : 6 €   réduit : 4 €
Visites commentées : 1,60 € en plus du droit d’entrée
Gratuités le premier dimanche de chaque mois

www.mban.nancy.fr
www.facebook.com/mba Nancy

secteur Nancy centre

_____________________________

  le site du Musée d’Orsay – ici

 

Quitter la version mobile