Au début du 20° siècle dans un contexte particulièrement favorable. Nancy, désormais capitale de la Lorraine, connaît un développement économique, culturel et démographique sans précédent.
A l’initiative de l’Abbé GIRARD, ancien aumônier militaire, un groupe d’actionnaires composé de commerçants et de professionnels de la santé décide de créer sur ces hauteurs, au milieu des vignes et des pâturages de la côte des Chanoines, une » Maison de Convalescence et de Repos » de 45 chambres.
1900 : Ouverture d’une maison de convalescence et de repos
De composition classique, le bâtiment conçu en 1900 par l’architecte Emile Jacquemin est l’un des premiers dans l’est qui intègre le béton dans sa construction.
Hors les fermes de la toiture et les menuiseries des portes, on ne trouve pas trace de bois.
Le pavillon, destinée aux convalescents, comprend un corps principal de bâtiment à deux étages, flanqué de deux ailes. A l’intérieur, la décoration est simple.
Les planchers sont en ciment ainsi que les murs et plafonds; pas un bout de papier ne tapisse les murs,recouverts de peintures variées passant du rose tendre au bleu clair, en passant par le vert attendri et agrémenté de frises.
La façade côté sud est d’abord munie de stores, elle est ensuite flanquée d’une véranda.
Cette construction, est dominée par deux pavillons
La Cure d’Air Saint-Antoine, dans les articles parus dans la presse locale, met en avant l’air pur, l’hydrothérapie, le calme et l’alimentation saine qui constituent alors les meilleurs remèdes permettant de recouvrer très vite une santé fleurissante.
Les médecins constatent et déclarent que les convalescents les plus fatigués ou déprimés recouvrent, à la Cure d’Air St Antoine, avec une rapidité étonnante, et dés les premiers jours de traitement, un appétit et un sommeil qui leur font acquérir très vite une augmentation de poids extraordinaire.
En 1904, les actionnaires de la Société anonyme la Cure d’Air Saint-Antoine, alors propriétaire du parc de la Cure d’Air, décident de réaliser un funiculaire pour faciliter l’accès au parc.
La conception et la réalisation du funiculaire sont confiées à l’ingénieur civil G.-E. Bernardet. Les travaux sont exécutés en une année, pour un coût total d’environ 60000 Francs.
Le 24 avril 1905 le funiculaire est inauguré, et connaît un franc succès dans les années qui suivent.
Il crée immédiatement un véritable engouement pour cet endroit à la mode qu’est devenu le parc.
Chaque dimanche, des centaines de personnes se pressaient dans des wagonnets assez rudimentaires pour grimper sur ces hauteurs dévolues à l’insouciance et à l’oubli des journées industrieuses.
En période d’affluence, le funiculaire compte environ 1700 voyageurs par jour, et jusqu’à 15000 voyageurs en un mois.
Un billet aller-retour coûte 0,20 Francs. Aux heures de pointe, le funiculaire peut proposer un départ toutes les 45 secondes.
La ligne présente une longueur totale de 229 mètres, pour un dénivelé de 48 mètres et une déclivité allant jusqu’à 29 %. La ligne est double sur toute sa longueur.
Le funiculaire comprend 10 voitures en bois, à cabine ouverte et d’une capacité de 6 places assises chacune.
La station haute se trouve sur le flanc sud du parc de la Cure d’Air Saint-Antoine. Elle comprend le moteur de traction du funiculaire ainsi qu’un atelier de remisage et d’entretien des voitures.
La station basse est située à proximité du cimetière de Préville, au croisement du chemin de la Côte et de la rue Notre-Dame-des-Anges.
Le 31 mai 1908, un tragique accident fait un mort et 7 blessés.
Lors de son ascension, une voiture se détache accidentellement du câble de traction et part à la dérive le long de la pente, percutant les voitures qui la suivent. L’accident fait un mort et plusieurs blessés.
Le funiculaire perd alors de son attrait.
Avec le 1er conflit mondial, le parc tombe dans l’oubli.
La fermeture définitive du funiculaire survient peu de temps après le début de la Première Guerre mondiale.
Cependant, comme le parc, celui-ci accueille des visiteurs jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale.
L’établissement de la Cure d’Air Saint-Antoine a continué à fonctionner jusqu’à la veille de la première mondiale en 1912.
Les infrastructures sont abandonnées et finissent par être détruites dans les années 1960, lors d’opérations d’urbanisation du quartier.
La construction de la résidence de la Cure d’Air, dans les années 60, efface les dernières traces de ce passé.
Du funiculaire de la Cure d’Air ne subsiste, aujourd’hui, que des restes de quais des stations hautes et basses.
Pour en savoir plus, je vous invite à parcourir le site des Amis du parc de la Cure d’air – ici
Wikipédia
G.-E. Bernardet, « Le funiculaire électrique de Nancy »
Le Génie Civil : Revue générale hebdomadaire des industries françaises et étrangères, 1906, p. 281-283