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l’histoire du Mont-de-Piété et du Crédit Municipal de Nancy

Crée en 1834, le Mont-de-Piété de Nancy était installé porte Saint Jean.
Après la première guerre mondiale, il prit le nom de Crédit Municipal et en 1931 s’installa rue Callot en vieille ville.

 

 

Le Clou, mais aussi Mont de piété ou chez ma tante, son nom officiel aujourd’hui est Crédit municipal…

 

Pour la petite histoire …

Lors de la construction du premier tramway de Nancy (hippomobile) en 1874, la porte Saint Jean fut détruite (ce qui ne fut pas le cas de la porte Saint-Georges sauvée par un comité de soutien).
La porte se situait à l’extrémité de la place Saint-Jean, actuelle place Maginot, entre l’îlot de L’Est républicain et l’actuel Printemps-FNAC.

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Le prêteur et sa femme – Quentin Metsys – 1514
Cette huile sur panneau est conservée au Musée du Louvre, à Paris.
en savoir plus

Le prêt sur gage existe, si l’on peut dire, depuis la nuit des temps.

Son principe général est fondamentalement resté le même, qu’il soit exercé par des «maisons de prêts» ou par les Monts-de-piété.

Du latin «usura», le terme usure désigne à l’origine tout intérêt lié à un prêt d’argent. Longtemps interdit par l’Église, le prêt à intérêt sera progressivement toléré (il deviendra légal à la Révolution), et le terme usure tendra avec le temps à désigner l’intérêt d’un prêt à taux abusif.

La principale différence provient du rapport à l’usure, comme en atteste encore aujourd’hui la devise des Crédits municipaux, héritiers des Monts-de-piété : «Semper usuram oppugno» , Je m’oppose toujours à l’usure.


William Hogarth – Cette gravure illustre bien l’idée que l’usure privée se nourrit de la pauvreté.

 

De l’origine du Mont-de-Piété

Le Mont-de-Piété est une création italienne remontant au XVe siècle.

En prêtant gratuitement ou à faible taux sur des objets, son objectif est de lutter contre l’usure, pratiquée par les prêteurs sur gage et qui cause des ravages depuis le Moyen Age.

Si ces institutions reposent sur un système de crédit populaire qui permet aux plus pauvres d’emprunter de l’argent, elles sont également fondées pour contrer et contrôler l’usure. Cette pratique, basée sur le principe de prêt à intérêt, pénalise en effet les plus pauvres et précarise ceux dont les activités sont directement liées aux fluctuations du marché.

Les Franciscains le définissent comme établissement de bienfaisance.
Ces banques de charité sont une aide précieuse pour la population qui peut enfin emprunter à des taux modérés en contrepartie du dépôt d’objet de toute nature.

L’appellation « Mont de Piété » traduit la double notion de gains (masse, accumulation des biens) et de miséricorde qui préside à la fondation de ces institutions.

Après l’Italie, les Monts-de-Piété s’étendent au reste du Vieux Continent.
Louis XIV autorise 58 villes à établir des Monts de Piété.

En France, le premier Mont-de-Piété naît en 1610 à Avignon, alors terre pontificale.
Puis à Lille ( alors sous tutelle des Pays-Bas espagnols ) en 1612 et 1628, puis celui de Nancy...

 

Du Crédit municipal de Nancy et de l’Histoire

C’est en 1634 que le Mont-de-piété voit véritablement le jour à Nancy.

La Lorraine connaît une période difficile, le Mont-de-piété a donc tout pour réussir.
Il a une mise de fond de 20 000 Francs et se situe dans la Ville Neuve, rue Saint-Dizier, centre très dynamique et accessible. L’établissement propose déjà un peu d’activité bancaire en plus de l’activité de prêt sur gage.

L’année 1664 marque la fin de la première expérience du Mont-de-piété à Nancy, après seulement une trentaine d’années d’existence.
L’usure pallie à nouveau, ce manque de Mont-de-piété durera plus d’un siècle.

La Révolution française met en grande difficulté les établissements existants. Les officines de prêt sur gage se sont multipliées provoquant un renforcement de l’usure. En 1804, Napoléon 1er décrète la fermeture des maisons de prêt sur gage et offre ainsi aux Monts-de-Piété le monopole de l’activité.

Sous la Restauration, on assiste à un mouvement d’ouverture d’établissements de prêt sur gage.

A Nancy, un nouvel établissement ouvre ses portes au public le 1er janvier 1835, en vertu de l’ordonnance royale du 19 mars 1834.

     

En 1851, Louis Napoléon Bonaparte réforme les Monts-de-Piété, et les déclarent d’utilité publique.
A cette époque, on compte 45 Monts-de-Piété en activité en France.

Au XIXe siècle, les objets les plus fréquemment déposés en gage sont des vêtements, toutes sortes de linges, des matelas et des outils (pour la classe ouvrière).

Les ouvriers ne sont pas les seuls à avoir recours aux Monts-de-Piété, les commerçants et petits bourgeois sont très nombreux, ils y déposent plutôt des petits bijoux, des meubles, des pendules.

La haute bourgeoisie et l’aristocratie momentanément dans le besoin, font également appel aux Monts-de-Piété, les objets déposés sont le plus souvent des bijoux de grand luxe.


Le Mont-de-Piété de Jean Béraudimage Wikipédia

Les Monts-de-Piété prennent le nom de « Caisses de Crédit municipal » au sortir de la guerre, en 1918.

C’est une période de grande difficulté économique qui les encourage alors à se tourner vers les activités bancaires. Elles sont notamment habilitées à ouvrir des comptes de dépôts.

Installé porte Saint Jean (près de l’actuelle place Maginot), le Crédit Municipal de Nancy emménagera dans ces locaux actuels du 10, rue Callot en 1931.

Le prêt sur gage constitue l’unique activité de la Caisse de Nancy, qui n’exerce plus d’activité bancaire classique depuis 1999.

Actuellement, il existe en France 18 Crédits municipaux dont dépendent des agences, en tout 42 antennes proposent du prêt sur gage en France.

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De Ma Tante

Surnom du mont-de-piété que l’on doit au Prince de Joinville, fils de Louis Philippe qui, voulant cacher à sa mère qu’il avait déposé sa montre au Mont-de-Piété, afin de régler une dette de jeu, préféra dire qu’il l’avait oubliée… « chez sa tante ».


Prince de Joinville – image site La Couronne

Au 57 bis de la rue des Francs Bourgeois, à la limite nord du 4ème arrondissement, se situe le Crédit Municipal de Paris. Cette institution fut fondée en 1577 par Théophraste Renaudot, qui fut également le créateur du tout premier journal en France, « La Gazette ».

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Du clou

C’est une image qui date de la même époque et qui vient simplement de ces ‘clous’, parfois simplement imaginaires, où les objets mis en dépôt au mont-de-piété étaient supposés être accrochés.

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Du griffon

 
le griffon de Saqqarah – l’auteur de l’image

Le griffon est un animal mythique, composé d’une tête d’aigle dans la partie supérieure et d’un corps de lion dans la partie inférieure.

Selon la mythologie grecque, il est le gardien des trésors du dieu Apollon. Cet animal figurait dans les armoiries de la ville italienne de Pérouse où fut fondé en 1462 le premier Mont de Piété

C’est pourquoi les Caisses de crédit municipal, héritières en France de la tradition des Monts-de-Piété, ont choisi le griffon comme emblème.

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Aujourd’hui comme hier, toutes les classes sociales ont recours au prêt sur gage mais ce sont majoritairement des bijoux qui sont déposés.

On y engage aussi de l’argenterie, des tableaux, des livres, des timbres, du mobilier et toutes sortes d’objets…

 

 

le site du Crédit Municipal de Nancy – ici

Toute l’histoire du Crédit Municipal de Nancy – ici

  le site du Crédit Municipal de Paris – ici

La bibliothèque municipale de Lyon – ici

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et aussi pour écrire cette chronique
http://www.expressio.fr/expressions/le-mont-de-piete-chez-ma-tante-le-clou.php
http://www.creditmunicipal-nantes.fr/historique-63.htm
http://nancy.urbanisme.chez-alice.fr/accueil.html
http://www.rfgenealogie.com/s-informer/agenda/expositions/ma-tante-est-epatante-!-les-parisiens-au-mont-de-piete

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