Virginie Mauvais nait à Nancy, au 70 de la Grande Rue, le 2 août 1797 …
Elle fut institutrice puis inspectrice des écoles municipales…
Son père, originaire de l a Meuse, est d’abord oratorien puis il prête serment à la Constitution Civile du Clergé.
Nommé cure de Leyr, il y épouse, après avoir abjuré la prêtrise, la fille d’un notable dont il aura deux enfants.
A la restauration, il est emprisonné comme prêtre constitutionnel défroqué et marié. C’est Virginie qui réussit à le faire libérer en plaidant sa cause auprès du général russe, Gouverneur de Lorraine et commandant de la place de Nancy après l’effondrement de l’Empire de Napoléon.
Virginie passe son brevet supérieur à Paris.
Elle revient à Nancy où elle ouvre une école pour les demoiselles de la bonne société. Elle invente une nouvelle façon de lire, sorte de méthode globale avant l’heure ! Elle est nommée inspectrice des écoles municipales, puis officier de l’instruction publique. elle est la doyenne des institutrices laïques de France.
Elle a également été préceptrice d’Emile Gallé à qui elle a appris à lire.
Par la suite Emile Gallé lui a confié l’éducation de ses 4 filles. avec sa fortune acquise par des placements judicieux, elle offre à l’hôpital universitaire de Nancy des fonds destinés à la construction d’un pavillon pour les enfants malades.
C’est le pavillon Virginie Mauvais construit en 1894, et qui abritera pendant presqu’un siècle les services de chirurgie et de médecine infantile. Elle lègue une autre partie de son héritage au bureau de bienfaisance pour les malades, les indigents et les apprentis.
Virginie Mauvais règle elle-même le déroulement de ses obsèques civiles qu’elle voulait joyeuses ! Y participent les représentants de la municipalité et des sociétés qu’elle avait aidées, ainsi que deux cents pauvres qui avaient reçu chacun deux francs or.
Le souvenir de ses funérailles a perduré longtemps dans la mémoire des nancéiens. A un enterrement au Sacré-Coeur, peu de temps avant le guerre de 14-18, une famille éplorée enterre l’un des siens qui faisait partie de la ligue des pêcheurs à la ligne. Quand le président de cette association veut exhiber une oriflamme décorée de poissons argentés, un des fils du défunt s’exclame, en priant le brave homme de remballer ses gaules » Nous ne sommes pas à l’enterrement de Virginie Mauvais ! »
Morte le 27 juin 1892, elle repose au cimetière de Préville dans un tombeau réalisé par Ernest Bussière et représentant deux enfants penchés sur un livre.
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Le long du canal, la rue Virginie Mauvais.
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Extrait de « Femmes célèbres de Nancy »
Connues, méconnues, oubliées, les trente Nancéiennes dont la vie est évoquée ici ne sont pas toutes « célèbres ». Duchesse, religieuse, aventurière ou artiste, chacune a marqué son époque par sa présence et son action.
Leur point commun ? Une personnalité exceptionnelle qui mérite bien cet hommage.
Isabelle de Lorraine, Marie Marvingt, Marcelle Dorr, Elise Voïart, Elisabeth de Ranfaing…
10 euros – Hall du Livre Nancy
Partenaire : Université de la Culture Permanente
12 place de la Croix de Bourgogne – Nancy
www.ucp-nancy-org