NancyBuzz

L’histoire des brasseries de Maxéville

Les Brasseries de Maxéville ont marqué l’histoire de la commune dès la fin du 19ème siècle.

Un site industriel étendu sur plus de 100 000 m², des bâtiments visibles dans le paysage urbain (cheminées, tourailles …), une activité importante (centaine d’ouvriers, milliers de litres de bière vendus …).

 

Son emplacement est stratégique (à proximité de la voie ferrée Paris-Strasbourg, de la route nationale Paris-Metz, du canal, et de six sources d’eau), sa réputation est nationale et internationale : qualité de la bière, exportation mondiale, inventions par les ingénieurs Galland et Saladin … .

—————

Avant tout le petit plus culturel !!!

A l’occasion des Journées du patrimoine, les 17 et 18 septembre, visite des caves des Brasseries : départ à 10h, 11, 14, 15, 16, et 17h.

Réservations conseillées au 03 83 32 30 00 auprès du pole Sport, Culture et loisirs.

————–

Histoire des brasseries de Maxéville

 

Sur un coteau, non loin des portes de la capitale de la Lorraine se dressaient, imposantes, les Grandes Brasseries Réunies de Maxéville. Leurs cheminées, leurs tourailles puissantes, nimbées d’une blanche fumée, révélaient aux visiteurs une activité peu commune, et toute cette masse dominait la paisible ville de Maxéville, couvrant une superficie totale de 107 543 mètres carrés.

On trouve des traces de Brasseries à Maxéville dès 1846 mais à proprement parler, l’histoire des Brasseries à Maxéville se résume à deux unités distinctes.

La Grande Brasserie de l’Est.

Cet établissement fut construit en 1869 par monsieur Galland, ingénieur civil, et portait alors le titre de Société de la Brasserie Viennoise. Outre différents appareils, la brasserie doit à monsieur Galland le dégoudronnage des fûts et la conception de la fabrication pneumatique du malte.
Elle prit le nom de « Grande Brasserie de l’Est » en 1877, lors de son rachat par un groupe d’industriels.


La Brasserie Betting frères.

 

 

 

 

 

 

Fondée en 1854 par Christophe Betting, l’exploitation prit une rapide extension. En 1882, la première usine fut installée d’après les procédés les plus modernes. Une deuxième installation, construite de l’autre côté de la voie ferrée, lui fut annexée en 1895. Les deux parties communiquaient par deux passages souterrains.

 

Ce bâtiment était appelé Tour Betting.
On y trouvait les bureaux administratifs des Grandes Brasseries Réunies de Maxéville. A l’arrière, on distingue une porte, qui donnait sur une cour interieure ; les bâtiments qui la précèdent, sont des habitations.
La tour Betting a été détruite dans les années 60. A sa place, a été construit le bâtiment frigorifique de la BREM, qui, à son tour, a été rasé en 2003.



Les directeurs des deux Brasseries décidèrent d’un commun accord de grouper et de centraliser leurs efforts pour éviter qu’une concurrence ne s’installe entre ces deux établissements.

Cette mesure fut consacrée en 1898 par la fusion, tant commerciale que technique, des deux établissements en Société anonyme par actions au capital de 3.500.000 francs, sous la raison sociale : « Grandes Brasseries Réunies de Maxéville ».

Fait rare à l’époque, une caisse de secours fut créée dès la fondation des Grandes Brasseries réunies.
Elle assurait à tout le personnel les soins et médicaments à titre gratuit, ainsi que le paiement de la moitié de leurs salaires pendant 6 mois en cas de maladie.

Dans les années 1910, les Grandes Brasseries employaient 300 personnes et écoulaient annuellement 150.000 hectolitres de bière, tant blonde que brune.
Outre les locaux nécessaires à la seule fabrication de la bière, les Grandes Brasseries abritaient de nombreux ateliers spécifiques :

-Une tonnellerie assurait la réparation, la réfection et l’entretien de la futaille.
-Un atelier de menuiserie réalisait les emballages divers, la fabrication et la réfection des caisses de bouteilles.
-Une équipe de maçons était en permanence attachée aux usines.
Il existait aussi des ateliers de chaudronnerie, d’ajustage, de tournage, de forges, d’électricité, de réparation des wagons…

 

L’eau employée à la fabrication de la bière était produite par six sources, puisées par autant de pompes dispersées dans diverses stations autour de l’usine. Elles fournissaient 180 mètres cubes d’eau à l’heure, soit 180 000 litres.

La bière est fabriquée avec du malt, de l’eau et du houblon.

     

malt – orge – houblon


Le malt résulte d’une transformation spéciale de l’orge.
Importée de Bohème, de Champagne et du Puy, l’orge faisait l’objet de nombreuses analyses avant d’être entreposée dans d’immenses greniers. Par des vis sans fin, elle était dirigée vers des cuves à tremper pour permettre sa germination avant de rejoindre les tourailles pour sa dernière étape de transformation en malt.
Le malt était alors concassé, mélangé à de l’eau puis passé à des degrés variables dans plusieurs chaudières à brasser avant d’être filtré. Le moût de bière était ensuite obtenu en portant à ébullition ce liquide additionné de fleurs de houblon.

 

Une fois les cônes du houblon retirés, le moût bouillant était réfrigéré, puis dirigé vers les « entonneries » où, dans d’énormes cuves en chêne, l’ajout de levure activait sa fermentation.
La bière est ensuite mise dans les foudres (tonneaux de grande capacité) placés dans les caves à une température constante de +1 degré lui permettant d’accomplir une fermentation secondaire qui provoquait sa clarification complète et sa saturation en acide carbonique.

Prête à être consommée, la bière de Maxéville était alors mise en bouteilles ou en fûts avant d’être expédiée.

 


Dans une industrie comme la Brasserie, la question du transport jouait un rôle capital.
La célérité des transports était, en effet, indispensable pour favoriser une rapide exécution des nombreuses commandes. A cet égard, les Brasseries de Maxéville étaient supérieurement installées. E
t c’est par trains complets que la bière quittait la Brasserie tous les jours. Le service des expéditions était assuré par vingt-cinq wagons-glacières.
Un service de voitures automobiles desservait les grands entrepôts de la région et plus de cinquante voitures et glacières servaient aux livraisons de la ville et de ses environs.


La bière produite aux Grandes Brasseries de Maxéville était réputée dans le monde entier.

Elle était exportée notamment en Algérie, en Tunisie, au Maroc, au Congo, en Indochine, en Amérique du Sud… Sa qualité fut primée à de nombreuses reprises.



~~~~~~~~~~~~

La Première Guerre mondiale apporte avec elle les premières difficultés de la production (approvisionnement, réquisition, rationnement …) mais la présence des femmes permet aux brasseries de bien survivre à la guerre 14-18.

Puis la crise de 1929 et la mort accidentelle du directeur Émile Dillon fragilisent encore un peu plus l’entreprise. Et enfin, la Seconde Guerre Mondiale sera fatale aux brasseries, les locaux sont réquisitionnés (par l’occupant puis par les alliés) et les approvisionnements impossibles.
En 1942, il y a cessation de l’activité. En 1947, la société est trop fragile pour relancer la production et les locaux sont cédés aux Caves de la Craffe.

~~~~~~~~~~~~

Sources Mémoires de Maxéville – ici

Quitter la version mobile