Cette place en vieille ville qui fait la jonction entre la rue des Dames et la rue La Fayette est en fait la plus ancienne place de Nancy ! Sa naissance remonte au XIIe siècle et à la création de Nancy.
C’est à partir de cette place que commença l’urbanisation de la Ville-vieille. La place était au Moyen Age un lieu où se déroulaient fêtes, marché, joutes, tournois et courses diverses.
Elle fut nommée place du colonel Fabien en 1945…
Ancienne place du Chatel, elle fut nommée ainsi au XVIIe siècle en souvenir du monastère des Dames Prêcheresses ou Dominicaines établies dans l’ancien château ducal (à côté de l’Hôtel de Ludre).
Ces religieuses auxquelles Ferri III avait cédé le palais en 1298 restèrent pendant 5 siècles à Nancy, jusqu’à la Révolution. Ces Dames Prêcheresses comprenaient les plus beaux noms de l’armorial lorrain.
Le monastère fut vendu en 1796 et démoli par un négociant de Nancy appelé Coriolis. A la place fut établi une fabrique de tabac puis de papier peint.
Sur cette ancienne place se tint longtemps le marché de Nancy, les exécutions criminelles s’y faisaient encore au XVIe siècle. Des joutes et des tournois se sont déroulés ici. En cette place l’on représentait des amusements publics en plein air « les sotties et mystères » lors de ces occasions se côtoyaient seigneurs de la cour, bourgeois et manants de la ville.
La légende veut que Jeanne d’Arc en présence de la noblesse et du peuple de Nancy avait couru une lance.
Les anciens noms de la place :
-1485 : la place du Chatel
-1589 : la Grande Place
-1602 : place du Vieux Change
-1664 : place des Dames Prêcheresses
-1791 place des Dames
-1793 : place Marat
-1795 : place des Vétérans
-1814 : place des Dames
-1945 : place du Colonel Fabien
source : Promenade en vieille ville de Nancy – Jean-Marie Cuny
Pierre Georges, dit « Colonel Fabien » ou « Frédo », est un militant communiste et résistant français, né le 21 janvier 1919 à Paris et mort accidentellement en opération militaire le 27 décembre 1944 à Habsheim en Alsace. Il est déclaré mort pour la France.
Il est célèbre pour avoir été, à l’époque de l’occupation de la France par les Allemands, l’auteur du premier attentat contre un aspirant de la Kriegsmarine Alfons Moser, le 21 août 1941, dans le métro parisien à la station Barbès-Rochechouart.
Sur la place on remarquera
– au n°8, l’ancien Hôtel de Bassompierre entièrement reconstruit par le curé Trouillet au XIXe siècle d’après une gravure de La Ruelle de 1611. Lors des travaux de démolition de l’ancien hôtel, un important trésor de pièces anciennes fut découvert.
– au n° 11, l’ancien Hôtel de Custines, colonel du régiment des gardes et gouverneur de la citadelle de Nancy. Boffrand a entrepris sa construction en 1715. Aujourd’hui Hôtel de Ludre, il abrita précédemment la Trésorerie municipale.
– au n°14, l’ancien Hôtel d’Haussonville. On y trouve aujourd’hui le restaurant « Le Bistroquet de Nancy ».
– au n°19, l’ancienne maison des échevins de Ferri III. Le Tribunal des Echevins de Nancy, juridiction souveraine au civil et au criminel, siégea d’abord dans cette maison qu’on appelait le Change, qui fut plus tard l’Hôtel de Phalsbourg.
Dans la cour se trouve un des plus beaux puits de la vieille ville.
Henriette de Phalsbourg, sœur du duc Charles IV, la Guerrière qui voulait à tout prix défendre Nancy contre Richelieu et Louis XIII, a sans doute habité l’hôtel de Phalsbourg ( Source https://jcb1.pagesperso-orange.fr/ny.html )
On doit aussi mentionner la Fontaine Wallace !
Dans les années 1870, alors que la distribution de l’eau dans la capitale est une question de santé publique, fleurissent ces fontaines emblématiques.
Celle de Nancy est une fontaine Wallace dite « Grand modèle »,
Plusieurs modèles sensiblement différents existent aujourd’hui. Mais ces « brasseries des quatre femmes », telles qu’elles ont été appelées alors, se reconnaissent toutes aux quatre personnages féminins – les cariatides – supportant une coupole ornée de dauphins, personnifiant à la fois les quatre saisons et les quatre vertus (la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété).
Les fontaines Wallace sont des points d’eau potable publics, des fontaines qui se présentent sous la forme de petits édicules en fonte présents dans plusieurs villes dans le monde.
Dessinées par Charles-Auguste Lebourg et fondues à la fonderie du Val d’Osne près de Saint Dizier, elles tiennent leur nom de Richard Wallace, le philanthrope britannique qui finança leur édification.
Elles sont souvent associées par les étrangers à l’image de Paris, car c’est dans cette ville qu’elles furent implantées en premier et qu’on en trouve le plus en France.
La première fontaine Wallace est installée et mise en eau en août 1872 sur le boulevard de la Villette.
en savoir plus sur la fontaine Wallace de Nancy avec La Madeleine – ici
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Actuellement La Fondation du Patrimoine recueille des dons pour la rénovation de la fontaine Wallace de Nancy – ici.
De quoi passer avec beaucoup de curiosité la prochaine fois 🙂
Toutes les « Histoires de rues » de NancyBuzz – ici