Le ruisseau de la Boudière fut essentiel à Nancy durant tout le Moyen-Age !
Il est à l’origine du nom de la rue de la Source en vieille ville.
Capté depuis l’entrée de la rue d’Auxonne et conduit dans un canal souterrain en bois jusqu’à la rue de la Source, une large bouche y déversait l’eau dans une rigole en plein air, devant l’ancien Hôtel d’Olonne au n°27 …
Après avoir parcouru la rue de la Source, la Boudière descendait par la rue du Cheval Blanc et la place des Dames jusqu’à la rue du Moulin où elle faisait mouvoir un moulin à farine; de là par un coude très brusque, elle entrait dans la rue du Maure qui trompe et allait se perdre dans un égout de la Grande-Rue, qui s’appelait alors rue de la Boudière.
Ce ruisseau venant depuis le quartier de Boudonville était le primitif service d’arrosage de la ville; il servait à assainir les environs du palais et à nettoyer les rues. Trois fois par semaine, les commis de la ville étaient chargés de faire courir les eaux de ce ruisseau dans la ville.
La Boudière servait de lavoir aux femmes du quartier et alimentait aussi la fontaine de la place Saint -Epvre.
En 1476, le ruisseau inonda les tranchées de la rue du duc de Bourgogne, comblant les ouvrages tentés contre Nancy.
En 1490, l’abondance des eaux de la Boudière servit aux abattoirs fondés par le duc Raoul. Mais cette eau servit également beaucoup à l’assainissement de la ville, évitant ainsi bien des épidémies.
Depuis 1869, le ruisseau est enfermé dans son lit primitif et il est aujourd’hui réduit au rôle d’égout.
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La Boudière comme Boudonville vient de Bodon, saint Bodon, fils de Gondouin, grand seigneur austrasien, propriétaire d’une grande partie de la forêt de Haye.
La rue de la Source s’est longtemps appelée rue Narxon ou Naxon (prononcé Nachon), puis rue Derrière-les-Etuves, rue du Devant (la rue Jacquard était appelée rue du Derrière) et rue des Suisses (parce qu’elle abooutissait sur la caserne des Suisses).
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De nombreux éléments architecturaux y sont remarquables ! entre autres …
–n°5 : porte sur rue du XVIIe, inscription sur marbre noir « Verum et tuta fides vere ditant » le et la foi gardée enrichissent véritablement.
–n°10 : ancien hôtel des marquis de la ville, la porte d’entrée est ornée d’une tête de barbu laurée et une fontaine de style Renaissance avec Neptune.
–n°11 : façade XVIIIe très intéressante.
–n°12 (14 rue du Cheval Blanc) : ancien hôtel Lillebonne puis maison des sœurs de la Charité de saint-Vincent-de-Paul.
–n°15 : escalier à balustres en pierre et en bois.
–n°25-27 : ancien hôtel de Brémoncourt puis d’Olonne. Madame d’Olonne était la soeur de la maréchale de la Ferté. Ces deux jolies femmes ont défrayé la chronique, madame de Sévigné les a immortalisées dans ses écrits.
–n°29 : ancienne maison de Phulbert, médecin des enfants de Charles III.
–n°31 : ancien hôtel de Spada, puis de Han, XVIIIe siècle. Porte monumentale.
–n°35 : siège de l’évêché en 1907-1908.
–n°39 : porte d’entrée et cour avec une très belle galerie du XVIe siècle.
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Prenez votre temps rue de la Source ! !!!
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