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connaissez-vous suffisamment Jacques Callot ?

C’est mon amie Marie de Metz-Noblat qui m’a donné envie de connaître Jacques Callot …


Je connaissais sa statue sur la place Vaudémont, mais c’est lorsque je lui faisais la remarque du petit air d’Italie de la photo qu’elle avait publiée et qu’elle me répondit que c’était peut-être à cause du séjour de Jacques Callot en Italie que ma curiosité fut piquée…

Jacques Callot est un célèbre graveur né à Nancy en 1592. son œuvre compte plus de 1400 pièces et plus de 300 de ses cuivres sont conservés au Musée Lorrain, mais encore …

A l’angle de la Grande-Rue se trouve la maison natale supposée du célèbre graveur Jacques Callot classée monument historique.
La rue Jacques Callot  ( qui fut aussi la rue des Comptes ) qui mène à la place La Fayette comporte plusieurs beaux hôtels du XVIIe siècle et XVIIIe siècle, et son origine est très ancienne, puisqu’elle longeait un des premiers remparts du premier noyau historique de Nancy.

Dans l’Hôtel de Malleloy au n8 et l’Hôtel de Raigecourt au n10 se trouvait la Maison des Frères des écoles chrétiennes, où fut versée à la Prusse la rançon de cinq milliards lors de la défaite de la guerre de 1870.

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extrait d’un texte de 1833, portrait de Jacques Callot !
source La France Pittoresque – ici

Son crayon fantastique a créé les diables les plus laids, les plus poétiques, les plus divertissants de l’enfer, les masques les plus fous, les plus grotesques, les plus ridicules du carnaval de Rome, les mendiants les plus déguenillés, les plus piteux, les plus fainéants et les plus rusés d’Espagne, de Navarre et de France

C’était un gentilhomme de bon ton, de bonne mine, portant avec grâce une fine moustache, d’amples et de fraîches dentelles au col et au poignet, un brave pourpoint bien taillé, et aussi prompt et habile à se servir de la pointe de son épée que de la pointe de son burin.

Il est né à Nancy, en 1592 et était de condition noble. Une grande partie de sa vie s’est passée dans les palais des princes. Il fut tour à tour en faveur près du grand-duc de Florence, de l’Infante des Pays-Bas, de Louis XIII, et de son souverain légitime le duc de Lorraine. Il parvint à perfectionner, à un très haut degré, la gravure à l’eau forte ; et quand il se fut rendu parfaitement maître de ce mode d’expression, il donna à sa verve un libre cours, et déversa à flots tout ce qu’il y avait en lui de richesse, de goût et d’imagination, de vives saillies et d’observations comiques.

oui mais encore …


 

Jacques Callot est né en 1592 dans une famille lorraine récemment anoblie.
Son père, Jean Callot, issu d’une famille originaire de Bourgogne, gentilhomme, premier héraut d’armes de Lorraine, et sa mère Renée Brunebault,  eurent huit enfants, six garçons et deux filles. Jacques Callot était le second des six fils.

Son grand-père paternel, Claude, avait épousé une petite-nièce de Jeanne d’Arc, et avait été anobli par le duc Charles III de Lorraine.

La passion de Callot pour le dessin est très précoce… et quel caractère !

Entraîné vers les arts par une passion que sa famille contrarie, il s’échappe, pour la satisfaire, de la maison paternelle, avec comme objectif de rejoindre Rome.

Selon l’historien André Félibien, il s’enfuit de chez lui une première fois, à peine âgé de douze ans, pour gagner Rome à pied, en se joignant à une troupe de Bohémiens, qu’il accompagne jusqu’à Florence. Là, il rencontre le graveur Remigio Cantagallina, chez qui il aurait travaillé très brièvement, avant de continuer son chemin vers Rome. Arrivé finalement à Rome, il est reconnu par des marchands nancéiens amis de sa famille, qui le reconduisent à Nancy. Son père l’oblige à reprendre ses études ( pas de bol ! ).

A quatorze ans, toujours selon Félibien, il fait à nouveau une fugue vers l’Italie. Là, il est retrouvé à Turin par son frère aîné Jean, qui le reconduit en Lorraine ( vraiment pas de bol ! ).
Quoi qu’il en soit, après ces deux fugues et afin qu’il apprenne le métier d’orfèvre, il est mis en apprentissage par son père chez Demenge Croq, orfèvre-graveur et maître des monnaies du duc de Lorraine.

A l’âge de seize ans, son père accepte finalement de reconnaître la vocation de son fils, en l’envoyant étudier les techniques de la gravure en Italie. Jacques Callot s’y rend, en se joignant, dit-on, le 1er décembre 1608, à l’ambassade de Lorraine qui part au même moment pour Rome annoncer au Pape l’avènement d’Henri II au trône de Lorraine, à la suite du décès de Charles III.

Il arrive sans doute au tout début de l’année 1609 à Rome il apprend l’art de la gravure au burin.
Les premiers travaux que son maître lui confie sont des copies, ce qui constitue une bonne formation.
Vers la fin de 1611, il quitte Rome pour Florence, où la réputation de l’ingénieur-architecte-graveur Giulio Parigi l’attire.

A la fin de 1611 ou au tout début de 1612, il arrive à Florence, où les Médicis protègent et encouragent les artistes et les savants (dont Galilée). Après avoir été agréé par Cosme II de Médicis, il entre dans l’atelier de Giulio Parigi.

 

On prépare alors à Florence la publication d’une pompe funèbre de la reine d’Espagne, à cette occasion on lui permet pour la première fois de travailler à l’eau-forte.

L’eau-forte est un procédé de gravure en taille-douce sur une plaque métallique à l’aide d’un mordant chimique (un acide).
L’artiste utilisant l’eau-forte est appelé aquafortiste. A l’origine, l’eau-forte était le nom donné à l’acide nitrique. «Cette appellation elle-même est celle de l’acide nitrique étendu d’eau : l’aqua-fortis des anciens alchimistes». Aujourd’hui, l’acide nitrique est remplacé par des mordants moins toxiques, tels le perchlorure de fer.

L’eau-forte est un procédé de taille indirecte (par morsure du métal par un acide), par opposition la taille directe (à l’aide d’outils tels burin ou pointe sèche). «En un sens général, l’eau-forte, qui est à la fois le procédé, la gravure sur métal et l’estampe obtenue par cette gravure, s’oppose aux autres procédés de taille-douce (ou gravure en creux), exécutés aux outils (burin, pointe sèche, manière noire).»

Parmi les différents procédés d’eaux-fortes, on trouve l’aquatinte, la gravure au lavis ou la manière de crayon. Toutes désignent une technique de gravure où l’image est creusée sur une plaque de métal à l’aide d’un acide. Elles diffèrent en revanche par les outils ou vernis à graver utilisés.

Le principe est simple : sur la plaque de métal préalablement recouverte d’un vernis à graver, l’artiste dessine son motif à la pointe métallique. La plaque est ensuite placée dans un bain d’acide qui « mord » les zones à découvert et laisse intactes les parties protégées. Après nettoyage du vernis, la plaque est encrée et mise sous presse.

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A l’automne 1614, il s’installe au Palais des Offices, où il est admis officiellement comme graveur; c’est alors le début d’une intense activité.

Il a l’idée d’utiliser le vernis dur des luthiers florentins pour protéger le cuivre des planches, ce qui va totalement changer les possibilités de l’eau-forte par rapport au vernis mol utilisé jusque là.

C’est à la fin de son séjour à Florence, après de nombreux succès, qu’il réalise l’une de ses eaux-fortes les plus grandes et les plus connues, La Foire de l’Impruneta.


En 1621, à la mort du grand-duc Cosme II de Médicis, il répond au désir de Charles de Lorraine de le voir revenir dans son pays et rentre en Lorraine, où il reçoit un accueil flatteur.
Après une douzaine d’années passées en Italie, c’est désormais ici qu’il vivra, ne quittant plus son pays que pour des voyages n’excédant guère six mois ou un an.

Il donne alors libre cours à son talent créatif : il édite les séries pittoresques fondées sur ses souvenirs d’Italie que sont Les Balli et Les Gobbi, ainsi que la série Les Gueux.
images gallica.bnf.fr



Dès cette période, il travaille sur l’immense série de planches (490 au total) que constitue le Livre des Saints, et qui ne seront publiées qu’après sa mort.
C’est aussi de cette période que date sa petite suite Les Bohémiens, ainsi que La Foire de Gondreville, pendant français de La Foire de l’Impruneta. Il travaille aussi longuement à cette époque sur la gravure des Supplices, où s’exprimera sa virtuosité.


foire de Gondreville

En novembre ou décembre 1623, il épouse Catherine Kuttinger, fille de l’échevin en justice de la petite ville lorraine de Marsal, et avec laquelle il n’aura pas d’enfant.

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En 1625, il reçoit une importante commande de l’infante Isabelle-Claire-Eugénie, fille de Philippe II, et gouvernante des Pays-Bas : celle-ci souhaite en effet qu’il immortalise le siège de Bréda, à la suite de la reddition de la ville, après le siège de près d’un an mené par le marquis de Spinola.

Pendant son séjour aux Pays-Bas, il rencontre Antoine Van Dyck, qui fait son portrait, à Bruxelles ou à Anvers.


Les six planches du siège de Breda exécutées pour le compte de l’infante Isabelle connaissent un grand succès, ce qui vaut à Callot d’être approché par la maison du Roi de France après la fin du siège de La Rochelle en 1628.

Il vient alors à Paris, dans les premiers mois de l’année 1629, et il est décidé de lui confier non seulement la commande de six planches représentant le siège de La Rochelle, mais aussi six autres planches sur l’attaque du fort de Saint-Martin de l’île de Ré, à exécuter dans le style du Siège de Breda.

Après la prise de Nancy, sa patrie, par Louis XIII, le 25 septembre 1633, il refuse de consacrer par son art le souvenir de cette conquête, ajoutant ensuite : « Je me couperais plutôt le pouce ! ». Lorsqu’on lui rapporte ce refus, Louis XIII déclare simplement : « Monsieur de Lorraine est bien heureux d’avoir des sujets si fidèles et affectionnés. »

Loin de chanter les louanges du Roi de France, Jacques Callot publie alors son œuvre la plus connue, Les Grandes Misères de la Guerre.



Plus tard, alors qu’il s’apprête à quitter la Lorraine pour emmener sa famille en Italie, à Florence, le cancer de l’estomac dont il souffrait déjà s’aggrave, et il décède en 1635, sans doute le 24 mars.

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On pourrait diviser les compositions de Jacques Callot en trois classes

Les sujets historiques, remarquables par la sagesse du dessin et la pureté de l’exécution : tels sont les portraits de Gaston de France et de Louis XIII, plusieurs batailles, les sièges de Breda, de La Rochelle et de l’île de Ré.

Les sujets religieux, qui sont en général traités avec une délicatesse admirable dans toutes leurs parties. Nous ne connaissons point de gravures à l’eau forte qui nous paraissent préférables aux douze petites pièces de la Passion…

Les fantaisies, caprices, diableries, mascarades, danses, gueuseries, etc.
C’est surtout dans cet ordre de travaux que Callot a déployé une incroyable originalité

Les amateurs de gravures entreprennent presque tous des collections de Jacques Callot


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Le village de Bainville-sur-Madon posséde l’une des maisons de Jacques Callot.
Aujourd’hui, elle est occupée par le Centre Jacques Parisot.

image Patrimoine de Lorraine – ici

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Cherchez dans vos albums … 🙂

   

et ils sont loin d’être les seuls  !!!

 

 

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