C’est à la fin en 1867 qu’Antoine Corbin fonde les Magasins Réunis.
En 1883, après l’essor de son Bazar Saint Nicolas, il construit son nouveau magasin près de la gare, à l’angle de la rue du Faubourg Saint Jean, et de la rue Mazagran.
Les premiers magasins Réunis, probablement avant l’extension de 1906, vu l’aspect des étages supérieurs.
Les Magasins Réunis est une chaîne française de grands magasins développée à partir de Nancy et qui s’implanta principalement dans le Grand-Est de la France.
En 1906, son fils, Eugène Corbin, fait appel à Lucien Weissenburger ( villa Bergeret, brasserie Excelsior… ) pour en effectuer un agrandissement dans le style École de Nancy alors à son apogée.
Extension des magasins, avec une structure métallique.
De grands noms tels que Louis Majorelle, Jacques Gruber (vitraux du tea-room, de la bijouterie et toutes les enseignes des rayons !), Victor Prouvé, et bien d’autres sont associés à cette construction qui sera un des fleurons de l’Art Nouveau à Nancy.
En 1912, les magasins réunis proposent 70 départements de vente sur une surface de 12 135 m² (le plus grand magasin de province jusqu’en 1965) mais également un salon de thé, une salle de spectacle, une galerie d’art… un espace de vente est spécialement dédié aux œuvres des ateliers Louis Majorelle, ou encore de la cristallerie Daum…
Bientôt en 1913, la tour d’angle du siège de l’Est Républicain et celle des Magasins Réunis se feront un face à face prestigieux, au bout du pont Saint Jean.
Hélas, le 16 janvier 1916, les Magasins Réunis sont totalement détruits dans un incendie, désastre auquel un certain « Gros Max » envoyant ses obus incendiaires sur la cité ducale depuis Moyenvic, n’est pas étranger.
La structure métallique fond, les dégâts sont considérables.
Il est arrivé en pièces détachées, un soir de 1915. Sa mission : bombarder les villes de Nancy, Dombasle et Lunéville. Le Gros Max, mis au point par l’Amiral Max Rogge est un canon de l’artillerie lourde allemande de 38 cm de diamètre. Il a canardé plus d’une centaine d’obus d’1 mètre de haut et renfermant entre 115 et 125 kilogrammes d’explosifs.
Vitraux sauvegardés au musée de l’Ecole de Nancy, rue Blandan.
Après la guerre, on reconstruira. Probablement y eut-il des locaux provisoires car le commerce se poursuit.
Bientôt les « Réunis » vont renaitre de leurs cendres avec la construction, au même endroit, d’un immeuble Art Déco, dont l’architecte sera Pierre Le Bourgeois, le même qui avait construit le siège de l’Est Républicain dans le style Ecole de Nancy.
Le tram, électrique depuis 1899.
La construction des nouveaux Réunis s’étalera de 1926 à 1928, il en résultera un édifice qui ne fera pas l’unanimité chez les Nancéiens.
Ce qu’on disait de l’extérieur du nouveau bâtiment en 1927 lors d’une visite de la Presse et avant ouverture au public quelque temps après:
« L’extérieur des nouveaux Magasins Réunis apparaît comme un mausolée énorme, quelque chose de bizarre et d’énigmatique, avec ses colonnes et pilastres cannelés, ses baies en fer, basses et étroites, ses plaques de tôle désagréables et si peu esthétiques, ses galeries, ses attiques sur les quatre faces, ses angles arrondis et ses larges ouvertures du rez-de-chaussée, séparées les unes des autres par des colonnes de Chassagne, sorte de pierre de Bourgogne, polie, aux teints rosés, supportées par des soubassements de très beau granit poli d’Abainville»
Dans les années 30, Eugène Corbin voit grand et s’implante à Paris en rachetant l’enseigne Économie Ménagère qui deviendra les Magasins Réunis – Étoile.
Il s’implante à l’emplacement du premier centre commercial de Paris : les Magasins Réunis – République et rachète également le Bazar de la rue de Rennes à Montparnasse.
En 1955, le groupe Magasins Réunis s’associe avec le groupe Paris France pour créer des magasins Parunis à Paris, mais également au Havre et à Lens.
Après les crises de 1970 et l’avènement de la grande distribution, l’essor des grands magasins s’essouffle et les Magasins Réunis s’affilient au Printemps en 1980.
En 1983 le nom Magasins Réunis disparait et le magasin de Nancy devient Printemps / Fnac, les autres Magasins Réunis de France sont soit revendus soit transformés en Fnac.
Depuis, de nouvelles modifications sont intervenues. Le Printemps, la Fnac et des bureaux (espace Corbin) se partagent le bâtiment qui a perdu sa mezzanine, ses ascenseurs et, au dernier étage, son restaurant et sa galerie d’exposition, la galerie Corbin .
A l’intérieur, seul subsiste le bel escalier Art déco…
Un grand merci à MamLéa ! ce post en est en grande partie extrait.
http://vuparmam.blogspot.fr/
Je vous invite à parcourir ses nombreux articles très intéressants.
J’ai aussi picoré à gauche et à droite pour les petits détails supplémentaires, écrire une chronique la plus complète possible, les questions que je me pose … par contre je n’ai pas trouvé de photos de la Galerie Corbin et de l’intérieur des années 50.
Je ferai aussi un jour une chronique sur le travail de Lucien Weissenburger, n’hésitez pas à me donner des infos et des photos sur contact@nancybuzz.fr. MERCI !!!
Merci au CIL, Centre Image Lorrain et Jean-Pierre Puton
Et un hommage à Monsieur Boyer pour son travail de collection sur les cartes postales anciennes de Nancy !