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Le 26 novembre 1755 Stanislas, inaugurait sa place !

La place Stanislas, fleuron architectural du dernier duc de Lorraine a fêté ses 260 ans ce jeudi 26 novembre 2015 !


place syanisla nancy
photo André Bernard Thomas

Un café, une déjeuner en terrasse, une visite culturelle, un opéra, un renseignement ou juste une balade… la place Stanislas remplit aujourd’hui le rôle que Stanislas lui a donné au XVIIIème siècle, un lieu pour le peuple et la vie quotidienne au cœur de la ville.

une page écrite avec Clémentine T


La Place Stanislas – France Miniature


Elle sert à tout la place Stan!


On l’aperçoit de loin avec ses grilles dorées, on y passe, on s’y arrête …
Elle semble si régulière, si parfaite, si étudiée.

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Outre le talent et la fantaisie de Stanislas, son élégance tient aussi aux contraintes de l’histoire.

Jusqu’à la fin du XVIème siècle, Nancy est une ville vieille fortifiée, cité médiévale datant du XIème siècle.

En 1590, le duc Charles III, pour faire face au développement démesuré des faubourgs de la ville médiévale, fait construire, sur la prairie qui bordait les remparts, au sud de la cité, une ville nouvelle.



Le passage entre les deux villes s’opère difficilement et provoque parfois un véritable goulet d’étranglement.

De la Ville Neuve on emprunte la rue du passage (l’actuelle rue Héré), on passe sur le pont qui permet de franchir le fossé et on entre dans la Ville Vieille par la primitive porte Saint Nicolas.

En 1672 ( suite à l’occupation des Français ), lors de la construction des nouveaux remparts par Vauban, la porte Saint-Nicolas est détruite et une porte Royale dédiée à Louis XIV est édifiée entre les bastions d’Haussonville ( emplacement actuel de la place Vaudémont ) et de Vaudémont ( situé à l’entrée du parc de la Pépinière ).

En 1746 le pont est remplacé par une chaussée mais le passage entre les deux villes reste toujours laborieux.


Nous sommes en 1737 …


Après l’abandon de la Lorraine à la France par le Traité de viennes, Stanislas Leszczynski, ex-roi de Pologne, assure le règne de transition de la Lorraine.

En 1751, Stanislas veut ériger une place Royale à la gloire de son gendre le roi Louis XV, et ainsi faciliter l’acceptation par les lorrains de leur nouveau monarque.

Deux solutions
– dresser une statue sur une place existante ( l’ancienne place du marché )

– créer une place nouvelle…

Une vaste esplanade, ancien lieu d’exposition des condamnés au Pilori, reste libre entre la Carrière,
lieu de Joutes construit au XVIème siècle, et la Ville Neuve.

Endroit idéal pour Stanislas que ce « no man’s land » qui va bouleverser et libérer l’urbanisme de Nancy! 


Nancy ville neuve début XVII ème siècle

A cette époque, une place Royale est exclusivement réservée au culte du souverain et se situe à l’écart du centre ville.
Stanislas, lui, veut faire une place Royale à l’image des besoins de la vie du citoyen.
Ainsi, incroyable, Statue royale, édifices publics et lieux de passe temps cohabiteraient sur une même place!


Pour la mise en œuvre de son projet, le duc de Lorraine se heurte à des contraintes qui vont donner originalité et élégance à la place.

Stanislas prévoit de relier les deux villes selon un axe Nord/ Sud et pour ce faire interrompre la courtine séparant la Ville Vieille de la Ville Neuve par un arc de triomphe.
Le Maréchal de Belle Isle, Gouverneur des Trois Évêchés, s’y oppose pour conserver les fortifications de la vieille ville.

Stanislas fait donc quelques concessions:

– une grande partie des fortifications est maintenue (bien que le bastion d’Haussonville finira détruit en partie),
– la porte Royale (aujourd’hui l’arc de triomphe ou arc Héré), mise dans l’axe de la Carrière, est intégrée parfaitement dans l’enceinte,
le chemin de ronde passant sur son sommet et sa largeur correspondant à la largeur du rempart.
– Les fossés sont sauvegardés avec dix pieds d’eau

Enfin, contraintes balistiques, le 4ème côté de la place, côté remparts, voulu absolument par Stanislas, est plus bas et les angles, non construits, sont clos par des grilles, pour permettre de tirer facilement et en biais.

Le duc de Lorraine a une vision bien précise de son projet.


image wikipedia


Dans un premier temps il en confie la réalisation à l’architecte Jean Nicolas Jennenson, qu’il juge trop classique et rigide, puis le remplace par Emmanuel Héré, plus apte à s’adapter à sa fantaisie!



pendant les travaux – image Wikipedia

Le 18 mars 1752 la première pierre du premier pavillon, le pavillon Jacquet (qui abrite aujourd’hui le café Foy et le café du commerce), est posée.
La place est recouverte de pavés de couleur rouge avec des lignes de pavés noirs autour de la statue, le long des trottoirs et en diagonale.

La place à une ordonnance harmonieuse où se mêlent les styles Louis XV pour la décoration et le style Louis XIV, plus sévère et uniforme,sans rocaille, hérité de Boffrand,  pour les bâtiments.



Place Stanislas à Nancy vers 1760. Artiste inconnu.
Tableau dit « de Pange » (tableau situé au château de Pange).

D’une dimension de 106 mètres sur 124 mètres, la place comporte trois côtés symétriques formés de cinq pavillons, de même hauteur et de même architecture

– l’Hôtel de ville ,
– Le pavillon Jacquet,
– le pavillon du musée des beaux Arts, anciennement collège de médecine auquel était adossé au départ le théâtre municipal,
– le théâtre, Opéra National de Lorraine, ancien Hôtel des Fermes et évêché,
– le pavillon Alliot, tantôt résidence de l’intendance, école de musique ou résidence de l’empereur de Russie, devenu aujourd’hui l’hôtel de la Reine en hommage à Marie Antoinette qui était venu écouter une poésie en 1769

et un 4ème côté, assymétrique, avec deux pavillons (appelées faces basses) moins hauts qui ouvrent la perspective, répliques architecturales des autres pavillons…. sur un seul niveau !


Les deux pavillons construits devant les anciens fossés de la vieille ville, et le pavillon Jacquet furent alloués à des bourgeois de Nancy.

Les six grilles en fer forgé dorées à l’or de Jean Lamour, réalisées entre 1752 et 1755, unissent les bâtiment les uns aux autres.

 

Deux d’entre elles, plus importantes, concernent les fontaines d’Amphitrite et de Neptune réalisées par Barthélémy Guibal, cachent les restes des fortifications entre les bastions d’Haussonville et de Vaudémont.

La suppression des deux fontaines latérales, ( fontaine d’Amphitrite ) en 1772 permet l’accès au public de la pépinière.

Une statue pédestre de Louis XV, sculptée en bronze par Barthélemy Guibal et Paul Louis Cyfflé, est placée au centre.


Gravure – Statue pédestre de Louis XV

La nouvelle porte Royale dédiée à Louis XV sera isolée et deviendra un véritable arc de triomphe vers 1847.
La place Stanislas est un bel exemple du style classique, ponctués d’apports de l’art rocaille.
La planification urbaine harmonieuse et cohérente affirme la persistance du pouvoir et de l’indépendance de Stanislas.

Le 26 novembre 1755 Stanislas inaugure la Place Royale après seulement trois ans et demie de travaux !
En 1759
, il fait don de l’ensemble constitué de la place Royale, la place Carrière et de la Pépinière, à la municipalité de Nancy.

Par la suite la place Royale change de nom au gré des événements historiques.
En 1792, du fait de la Révolution, la place est fortement endommagée et la statue centrale est détruite.
Le 26 avril 1792, elle est renommée place du Peuple.
Elle deviendra ensuite place Napoléon sous l’Empire, puis sera renommée place Royale le 2 mai 1814 à la Restauration.
C’est l’édification de la statue de Stanislas en 1831 par Georges Jacquot qui lui donnera son nom définitif de Place Stanislas.

Avant la fin du XVIIIème siècle les pavés posés en 1755 sur la place sont tellement dégradés par le gel qu’il faut se résoudre à les déposer entièrement.
Les trottoirs garderont leur configuration d’origine jusqu’en 1861/1862, date à laquelle ils seront élargis et modifiés selon les dispositions actuelles.
Au XIXème` siècle, une chaussée pavée est aménagée à la périphérie de la place, laissant toute la partie centrale en terre battue.

C’est à partir de 1836 que les premiers réverbères font leur apparition sur la place.


Une première étape est franchie avec l’installation de huit candélabres aux angles de la place et au pied de l’arc de triomphe.
Plus tard, quatre autres appareils sont ajoutés au milieu des grands côtés.


En 1958 La place Stanislas devient un parking de 600 places
Le sol de la place est nivelé pour le rendre horizontal.
Les marches qui supportent la statue sont modifiées pour les adapter
à la nouvelle configuration du terrain et les grilles qui les entouraient disparaissent.
Le sol est recouvert de pavés mosaïques et de dalles gris terne, la périphérie et les trottoirs sont bitumés.

     

En 1983, l’ensemble architectural composé de la Place Stanislas, la place de la Carrière et la Place d’Alliance est inscrit par L’Unesco au patrimoine mondiale de l’humanité.
La même année, les voitures continuent à circuler sur la place mais le stationnement est supprimé par le maire de Nancy.

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En 2005, la Place Stanislas est rénovée et devient piétonne pour son 250ème anniversaire.

La rénovation commence en 2003 avec la volonté de restituer la place érigée par Stanislas.
Le tableau d’un peintre anonyme dit « de Pange » qui représente la place originelle est prit comme modèle.

Pierre Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques, s’attaque avec courage au sol quadrillé de la place !

Ainsi, la place Stanislas est à nouveau recouverte de pavés, elle retrouvent ses deux diagonales sombres et ses lices de bois.
Les façades sont rénovées, l’éclairage revu, les trottoirs élargis et les grilles redorées.
La place Stanislas était pentue, le bombé initial lui est rendu !



première photo couleur de la Place Stanislas début XXème


La place Stanislas a retrouvé toute sa splendeur.

notre salon doré du centre ville …


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un grand merci à Clémentine !

Sources

loractu
stanislasurbi&orbi
mylorraine

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