Un échanson était un officier chargé de servir à boire à un roi, un prince ou à tout autre personnage de haut rang.
En raison de la crainte permanente d’intrigues et de complots, la charge revenait à une personne en qui le souverain plaçait une confiance totale.
L’échanson devait en particulier veiller à écarter tout risque d’empoisonnement et parfois même goûter le vin avant de le servir.
Mais à Nancy …
Plus de risque d’empoisonnement ! et même aujourd’hui le goûteur peut se révéler notre hôte.
Les Nancéiens ne s’y trompent pas… lorsque qu’entre midi ou à l’annonce du soir ils viennent s’enjailler à l’Echanson, rue de la Primatiale.
Ici ce sont Alex et Serge Mercier qui mènent la danse.
A deux temps entre bar à vins et cave, entre numéro 9 et numéro 8.
Encore une affaire de frères, lorrains de surcroît, ma liste s’allonge inéluctablement !
A gauche, Alex, à droite Serge.
L’instigateur c’est Alex.
Son parcours paraît presque paraître logique mais tiendrait du sophisme. Les Beaux-Arts, une imprimerie qui édite des étiquettes pour vignerons, la Maison du Vin, Le Repaire de Bacchus à Paris et en 1994 l’association avec Dom Ducreau, qui a ouvert une cave doublée d’un bar au numéro 9.
Puis Alex se retrouve seul au comptoir et propose à Serge de le rejoindre. C’est chose faite en 2000.
Serge, c’est mon capitaine Haddock, bourru parfois mais toujours tendre pour qui sait y voir ! Et comme Archibald il a baroudé…
A 16 ans apprenti à Liverdun au restaurant « Les Vannes », deux ans plus tard seulement sommelier en Alsace à l’Auberge étoilée du Kockersberg, puis en Saône et Loire à Chagny à « La Meuloise » ; en 1988, il est meilleur jeune sommelier de Bourgogne Franche-Comté et 5ème de France !
Une traversée de la Manche et on le retrouve à Londres chez Harveys. Retour en France, il est caviste au ministère de la Défense.
Mais Londres l’espère et lui fait de l’œil, il côtoie de nouveau la belle anglaise pour travailler avec Marco Pierre White et Gordon Ramsay, triple étoilé.
Il est dans la cour des très grands, nous sommes dans les années 90 et la jet set est bruyante.
Alors retour à Nancy, restaurant « Le Mirabelle »; l’étape est reposante, il est reposé, il repart. Représentant pour Laurent Perrier en 1993, puis à Bordeaux pour Lucien Lurton & fils.
Nous arrivons en 2000 lorsque la voix de la famille se fait entendre. C’est l’instant du retour à la case Nancy, il pose alors ses bagages hétéroclites, riches d’expériences et de savoirs et s’associe avec son frère.
Mais il reste cet homme en mouvement : en face du bar à vins, rue de la Primatiale, un local sans vie devient le lieu du caviste.
Les rôles sont distribués, Alex gère relations et livraisons pour les professionnels et les restaurants nombreux qu’ils fournissent, Serge la cave et le bar à vins.
Parlons en de la Cave, plus de 850 références.
Les rosés sont à l’honneur en ce moment.
Les critères de sélection sont les mêmes depuis l’ouverture, des vins propres et naturels !
Salons, travail en direct avec les vignerons, rencontres et échanges avec d’autres cavistes en France … un regard permanent sur le monde viticole, Serge ouvre sa porte aux anciens comme aux jeunes.
A l’heure actuelle, il constate un réel dynamisme en Languedoc, en Pays de Loire ou du Rhône.
La Cave alimente le bar à vins, l’un des premiers à avoir vu le jour en France.
Pour transmettre les découvertes, toutes les semaines une nouvelle ardoise propose une quinzaine de références de vin au verre, la sélection s’ouvre à tous à partir de 2.50 €.
En même temps on se restaure : des croûtons, des tartes chaudes, des assiettes de fromages AOC ou de charcuterie, achetée chez Edouard au Marché Central où il fait ses courses tous les jours en bonne ménagère ! S’il n’est pas parfait ?
J’oubliais les desserts qui viennent de chez Henri, restaurateur voisin.
A midi, c’est sans manières, façon bistrot et le soir en mode apéro ! Le fin du fin étant de se retrouver dehors aux beaux jours assis pépère à une table extérieure à refaire le monde avec ses potes … ( mouais, ça sent le vécu ! )
Le soir, ils bouillonnent pour vous servir et vous faire goûter le meilleur, car il va de soi que nous leur faisons entière confiance.
Jusqu’à 21h30! le clairon qui vient à résonner nous enseigne la modération.
La suite chez le Grand Blond, aux Gobelins ou chez Henri pour se restaurer !
La cave est ouverte du mardi au samedi de 9h à 14h30 et de 17h30 à 20h
Le bar à vins et bistrot du mardi au samedi de 12h à 14h30 et de 17h30 à 21h30.
L’Echanson – cave et bar à vins
9, Rue de la Primatiale – Nancy
03 83 35 51 58
Un habitué ! philosophe …
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