Elles sont devenues une spécialité culinaire de la Lorraine.
Et c’est à Marie Leczinska ( 1703-1768 ) que l’on doit la recette des Bouchées à la Reine.
Vous voulez en savoir plus évidemment …
Fille de Catherine Opalinska ( fille d’un magnat polonais illustre ) et du roi Stanislas de Pologne, elle épousa Louis XV.
Comment Stanislas a-t-il trouvé refuge en France ?
En 1703, la Diète de Pologne se réunit pour élire un nouveau roi.
C’est d’abord le roi de Saxe, un Allemand, qui gagne la faveur des électeurs et se fait élire sous le nom d’Auguste II. Mais le nouveau roi de Suède, le jeune Charles XII (18 ans), intervient à son tour dans les affaires polonaises et, ralliant Stanislas à sa cause, le fait élire roi de Pologne le 12 juillet 1704.
Mais son protecteur Charles XII est entraîné dans un conflit avec le tsar de Russie, Pierre 1er le Grand.
Le Suédois et son armée, après d’extraordinaires succès, s’épuisent dans la plaine ukrainienne et se font battre à Poltava en 1709.
Charles XII, blessé, trouve refuge chez… le sultan ottoman. C’est là que le rejoint le bon Stanislas, désireux d’être relevé de sa promesse de fidélité et déchargé de sa couronne que des envieux plus énergiques s’apprêtent à lui enlever.
Charles XII lui offre la petite principauté de Zweibrücken (Deux-Ponts), entre la France et l’Allemagne, pour le consoler de son éphémère royauté. A la mort du Suédois, Stanislas, sa petite famille et sa petite cour obtiennent refuge dans la ville de Wissembourg, en Alsace, sous l’autorité du roi de France.
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Marie Leszczynska fut choisie pour être la femme de Louis XV parmi 99 princesses en âge de se marier.
Comme bien des reines de France, elle est peu connue du grand public.
( bien sûr cela n’est pas vrai en Lorraine !!! ).
Son mariage avec Louis XV en 1725 fut accueilli avec déception par le peuple qui ne trouvait cette union assez prestigieuse, mais par sa nature douce et sa bienfaisance, elle finit par gagner le cœur des gens.
La décision en faveur de la princesse polonaise fut en vérité une tentative du duc de Bourbon et de sa maîtresse, Madame de Prie, d’assurer leur pouvoir.
Ils choisirent Marie à cause de sa pauvreté extrême en croyant qu’elle les aiderait, en reconnaissance.
Marie était une personne très calme, gentille et extrêmement croyante, qui remplit ses obligations en ayant dix enfants et en donnant un héritier au trône.
Pendant les neuf premières années de leur mariage, Louis fut un époux modèle, suite à son éducation religieuse et à sa timidité normale de jeunesse.
Quand il rencontra pour la première fois, elle plut beaucoup au jeune Louis qui en tomba vite amoureux, il n’avait que 15 ans et elle 22 !
« Je trouve la reine la plus belle » clamait-il en amoureux transi, bien qu’elle ne fut pas spécialement jolie.
Pour la première fois, le Cour de France assista au spectacle idyllique de deux jeunes gens épris l’un de l’autre, un fait suffisamment rare dans l’histoire des amoures royales pour être souligné !
Ses maternités la fatiguèrent et la firent vieillir précocement, elle finit par renoncer à toute forme de coquetterie.
En 1733, quand il eut 25 ans, le roi prit sa première maîtresse.
Cette relation fut gardée secrète pendant plusieurs années. En 1737, la reine eut son dixième et dernier enfant. Depuis ce temps, Louis traitait sa femme d’une politesse froide …
Elle commanda alors aux cuisines un plat pour réveiller les ardeurs de son mari. C’est ainsi qu’elle eut l’idée des bouchées à la reine !!!
Marie demanda à son cuisinier de concocter une recette aux vertus aphrodisiaques, qui réveillerait et ramènerait vers elle la fougue de son mari.
Décrite par les historiens comme une fine gastronome, la reine travailla avec son chef inspiré à l’adaptation salée et individuelle du feuilletage.
Le salpicon, préparation de viande et de petits légumes, fut ajouté à une pâte ronde et plus petite pour ses propriétés aphrodisiaques.
La recette bouchée à la reine façon Versailles comportait donc à l’origine :
Du ris de veau
De la cervelle d’agneau
Des crêtes et rognons de coq
Des « amourettes », c’est-à-dire des testicules animaux, souvent d’agneaux
Des quenelles de volaille
Des truffes
Des olives vertes
Ce menu n’eut pas l’effet escompté sur le couple royal, puisque le roi Louis XV cumula les infidélités jusqu’à la fin de sa vie. Madame de Pompadour, Madame du Barry …
La recette est en revanche largement passée dans la postérité.
Le duc de Lorraine son père, Stanislas, contribua à sa popularité dans les buffets de la noblesse de Lorraine, et les bouchées à la reine est aujourd’hui un met incontournable de la gastronomie française, au même titre que le pâté lorrain ou la quiche lorraine.
Elle se déclinent aujourd’hui sous beaucoup de formes, les plus classiques étant à base de poulet, de quenelle, de ris de veau ou encore de fruits de mer.
La reine Marie Leczinska, est à l’origine d’autres plats comme le consommé à la reine, le filet d’aloyau braisé à la royale et l’apparition des lentilles dans notre alimentation !
Elle consacrera sa vie à des œuvres de charité…
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Le recette des Vraies Bouchées à la Reine – ici
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Pour écrire cette chronique, mes petites recherches sur le net m’ont amenée sur les sites suivants:
Je les remercie et vous les conseille !
Toute l’histoire en un clic
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Histoire, culture et découvertes… le fastueux univers de Lova Pourrier
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Petit tour d’horizon des femmes et courtisanes qui ont fait partie des cours royales de Louis XIV à Louis XVI, en passant par Napoléon et Louis Philippe 1er.
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