Nous sommes en 1903.
Monsieur Chrétien vit à Plainfaing, à mi-chemin entre Saint-Dié et Gérardmer.
Il connaît Louis Paul François Fürst, né en 1872 en Haute-Marne à Bourmont et qui décédera en 1958 à Saint-Dié-des-Vosges.
Monsieur Chrétien lui passe commande pour une maison à Nancy…
En 1903-1904, Furst, diplômé des Beaux-Arts de Nancy puis architecte à Saint-Dié, associé aussi à Jean Masson architecte à Nancy, réalise celle que nous avons appelée jusqu’à maintenant La Maison Chrétien …
Nous n’en savons guère plus !
nous avons connaissance d’une demande d’autorisation signée de Monsieur Chrétien en 1904 pour modifier un mur rue Jacquinot en le faisant surmonter d’une grille, une autre modification en 1926 pour le mur de sa propriété à mettre dans l’alignement de la rue de Verdun… c’est tout.
Nous n’avons aucune idée de la profession qu’exerce ce Chrétien !
On le retrouve membre de la Société Centrale d’Horticulture de Nancy.
Pourquoi fait-il construire une maison à Nancy ? quelle est sa fortune, sans aucun doute très importante ? A-t-il une famille ? autant de questions qui restent sans réponses…
maisons voisines, rue Isabey
Construite dans un quartier bourgeois celui de la Rue Isabey, à l’angle des rues de Verdun et Jacquinot, la maison occupe une parcelle de 1.895 m² et est constituée d’une maison de maître et de communs.
vue Google Map
on distingue l’îlot de verdure de la parcelle et le toit calciné de la maison.
Dans une attestation de propriété en date de 1997, la maison de maître est enregistrée au cadastre avec une superficie de 276 m² et compte plus d’une dizaine de pièces.
Les communs, situés à l’arrière de la parcelle, comptaient 2 garages pour véhicules (anciennes écuries et 2 locaux annexes) surmontés de greniers à l’étage.
les communs
Les témoignages que nous pouvons récolter sont unanimes, superbe bâtisse, la maison était un bijou Art Nouveau, la décoration intérieure somptueuse !
Mais hélas aucune image de ces temps anciens, aucun écrit non plus ….
Voici ce que nous retrouvons dans les ruines, boiseries, mosaïques, pierres taillées, jardin d’hiver…
Après la seconde guerre mondiale, la maison est cédée à la famille Vilain.
Elle est habitée jusqu’en 1981, date à laquelle la dernière occupante, une dame âgée décède.
La succession est ouverte, la maison tombe dans l’indivision, elle est inhabitée à partir de ce moment et se trouve livrée aux visiteurs …
La maison est squattée, son caractère s’envole au rythme des pillages.
Lors de sa séance du 17 mars 1997, le conseil municipal de la ville de Nancy, après avoir constaté que cet immeuble n’était plus entretenu depuis plusieurs années et provoquait des nuisances de voisinage, comme en confirment les courriers de doléances de riverains a autorisé le maire a engager une procédure de déclaration d’abandon manifeste.
En janvier et février 1998, 2 incendies finissent de la ravager.
Après un imbroglio juridique entre propriétaire et société d’assurance qui durent plusieurs années, aucuns travaux de restauration ne sont entamés, un procès-verbal provisoire d’abandon manifeste est établi le 9 février 2011.
Un rapport du 18 octobre 2012 ainsi qu’un procès-verbal de constat du 15 novembre 2012, attestent « que ce bien est à l’abandon et est en état de ruines »
Ci-dessous les photos prises il y a quelques jours en mars 2015, une maison spectrale envahie en partie par la végétation…
absolument ravagée, seuls les « quatre » murs sont debout. Rien n’est récupérable.
L’état d’abandon manifeste ayant fini par être déclaré, après une procédure d’expropriation aboutie, la Ville de Nancy souhaitait voir naître avec une forte notion de respect du patrimoine une opération de réhabilitation ou d’aménagement à des fins d’habitat !
Réhabilitation ou reconstruction ?
En 2013, la Ville soumet son projet à la population, une consultation publique est ouverte au Service de l’Urbanisme de la Mairie de Nancy. Les Nancéiens découvrent le projet de la Ville concernant cette maison et déposent dans un registre leurs avis, observations et remarques.
Le projet de la Ville comprend alors deux options, selon que la réhabilitation de la maison sera possible ou non sur le plan technique. En cas d’impossibilité, le projet portera sur la démolition, puis la reconstruction quasi à l’identique de la maison.
Fin 2014, l’avenir de La Maison Chrétien est posé sur plans.
Elle devrait connaître un futur aux airs du passé !
La maison n’existe plus que par ses murs mais ils encore magnifiques et le sous-sol est sain.
La récente société M2 SAS ( Baptiste Foucaud ), rachète la parcelle avec sa maison fin 2014 et entreprend début 2015, en collaboration avec l’agence d’architecture Sébastien Malgras, une réhabilitation qui devrait redonner panache à cette demeure.
Les travaux ont démarré, la société immobilière M² s’est donné un an pour lui redonner son cachet.
Baptiste Foucaud souhaite redonner son caractère à la Maison Chrétien. Sa volonté est clairement précisée : tous les éléments architecturaux anciens pouvant être réintégrés le seront : charpente traditionnelle, sol, toiture, fenêtres, jardin d’hiver …
Regardez les croquis de la réalisation : plans des 4 façades.
cliquez pour agrandir les visuels
4 lots sont à la vente
La maison sera divisée en 3 lots, un appartement par étage plus un lot pour les dépendances.
RDC – plans maison et dépendances
Appartement : 155 m² + jardin privatif
Dépendances aménagées : 160 m²
1er étage – plans maison et dépendances
Appartement : 140 m² + terrasse
2ème étage – plan maison
Appartement : 140 m²
Le prix de vente est de 3850€ / m² ttc.
Le jardin sera entièrement remanié en respectant les végétaux anciens qui pourront être conservés.
Des parking seront créés sur la propriété.
En sous-sol, les parties communes offriront des caves.
Il y a déjà je crois bien … des personnes qui aimeraient se porter acquéreurs, je les comprends !
Pour tout renseignement sur cette réalisation voici les coordonnées de Baptiste Foucaud, maître d’oeuvre.
Société M² – Baptiste Foucaud
07 88 63 03 18
Suivez la rénovation de la Maison Chrétien sur la page Facebook de M² Immobilier