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Lucien Weissenburger architecte de La Villa Art Nouveau de l’imprimeur Albert Bergeret

Achevée en 1904, la Maison Bergeret est l’un des plus beaux fleurons de l’Ecole de Nancy.

 

 

Lucien Weissenburger est l’un des principaux architectes à travailler dans le style de l’Art Nouveau en Lorraine et l’un des membres du comité directeur de l’Ecole de Nancy.

 Une page écrite par Clémentine T. pour NancyBuzz


Lucien Weissenburger


Lucien Weissenburger est né à Nancy le 2 mai 1860, il étudie à l’école des beaux arts de Paris dans les ateliers de Jules André et Victor Laloux.

Il devient l’architecte municipal de Lunéville, dont il réalise le théâtre, et inaugure dès 1888 jusqu’à la première guerre mondiale, une longue série de commandes nancéiennes .

Ses réalisations sont exemplaires de l’esprit « Ecole de Nancy » car elles contribuent à fédérer
des artistes de spécialités différentes pour créer des œuvres unitaires et harmonieuses.
Beaucoup de ses réalisations ont été exécutées en coordination avec les grands artistes de l’époque et
une grande partie d’entre elles encore existantes sont inscrites ou classées aux Monuments Historiques.

Architecte multiforme il réalise des œuvres très diverses, allant des villas privées aux locaux professionnels, et d’inspirations variées (Art nouveau, Régionalisme, références historiques).
Il est notamment l’un des exécuteurs des façades de bâtiments phares de Nancy que l’on connaît bien comme la Villa Majorelle et la brasserie Excelsior, ou que l’on aurait aimé connaître comme Les Magasins Réunis.

 

La brasserie Excelsior qu’on ne présente plus! avec la façade extérieur typique de l’Art Nouveau réalisée par Lucien Weissenburger et Alexandre Mienville 

 

Les anciens Magasins Réunis construits avec Victor prouvé – 1907

 

Il s’adapte aux contraintes imposées par ses constructions.

Pour exemple, l’Imprimerie Royer en 1900 où il réussit a intégrer un bâtiment industriel en cœur de ville avec les contraintes de mitoyenneté, d’alignement de façades et de hauteur.

 


Imprimerie Royer, rue de la Salpêtrière

Un bâtiment à structure métallique, permettant la mise en place d’immenses verrières. La structure métallique reste partiellement visible en façade qui mêle harmonieusement l’acier riveté, la pierre et la brique. C’est Ernest Bussière qui concevra les sculptures de l’enfant assis dessinant sur une pierre lithographique et de l’enfant debout actionnant une presse à bras.
source Atelier Rafin

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Si l’œuvre de Lucien Weissenburger reste éclectique on peut retrouver un style identique dans certaines de ses réalisations.

Amusez vous à repérer les deux hôtels particuliers situés au bout du cours Léopold qu’il a exécuté entre 1903 et 1906.
Il s’agit de sa propre demeure, l’Immeuble Wesseinburger et de la Maison Chardot.



l’Immeuble Weissenburger et la Maison Chardot

Vous saurez les identifier notamment en remarquant l’ouvrage en pierre de forme pyramidale ou conique,
partie la plus haute de l’édifice (le Pinacle), qui élève la structure.

Avec la Maison Chardot, on peut reconnaître sa patte architecturale grâce au porche et aux fenêtres coiffés de ferronnerie d’inspiration végétale.

 

En passant Cours Léopold, levez les yeux sur le n°48 !

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Dans la lignée de ces deux édifices, construite dans la même période, il faut aller un peu plus loin, au 24 rue Lionnois pour observer la troisième réalisation de cet ensemble stylistique…

… La maison Bergeret sur laquelle les éléments décoratifs sont le plus affirmés en façade.

 


Sans oublier la villa de l’industriel Henri-Emmanuel Lang dans le quartier de Saurupt !

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Albert Bergeret



image culture-gouv.fr

La carrière d’Albert Bergeret est un peu comparable à celle de Lucien Weissenburger dans la mesure où sa réussite a été également fulgurante, remarquable, et éphémère.

Originaire de Gray en HauteSaône, Albert Bergeret (1859-1932), fils de libraire, se forme à Paris aux différentes techniques de l’imprimerie.
Il intègre en 1886 les imprimeries Royer dont il dirige l’atelier de phototypie.. Il quitte cette entreprise pour fonder, le 15 juin 1898, en association avec H. Oury, l’Imprimerie artistique de l’Est A. Bergeret et Cie.

Le 15 juin 1898, il quitte l’établissement, fonde les Imprimeries A. Bergeret & Cie ( installée rue de la Pépinière avec 30 ouvriers) et développe une activité florissante dans le secteur de la carte postale illustrée, une nouveauté à l’époque.



image cartepostale35


Il s’installe dans un premier temps dans le quartier Saint Pierre, encore à l’état de faubourg, puis rachète à son ancien employeur une parcelle rue Lionnois.



image culture-gouv.fr

Proche des artistes de l’Ecole de Nancy, dont il est membre du comité directeur, il confie à Lucien Weissenburger la construction de sa nouvelle imprimerie de 1901 à 1902 ainsi que son  agrandissement en 1903, la production étant passée de 25 millions à 75 millions de cartes en trois ans !

Dans un article de presse daté de 1904, Albert Bergeret explique comment il crée ses cartes fantaisies : « Et pour interpréter toutes ces fantaisies, nous créons des fonds, des décors spéciaux, nous cherchons des sujets partout : au théâtre, à l’école, à l’atelier, dans la rue, là où nous trouvons le type de femme ou d’enfant qui idéalisera le mieux notre pensée, caractérisera le mieux la fable ou le proverbe en action à représenter, etc…

Il emporte une médaille d’or en photographie et une médaille d’argent en Typographie à l’exposition universelle de 1900.

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Au plus fort de sa carrière et pour asseoir sa réussite sociale,  il s’adresse à nouveau à Lucien Weissenberger en 1903 pour faire édifier une maison de prestige à l’angle droit de l’usine.

Il fait également appel aux artistes les plus en vue de Nancy à cette époque pour la réalisation de la décoration intérieure et des meubles : les Ébénistes Ferronniers Louis Majorelle et Eugène Vallin, le peintre Victor Prouvé, et les maîtres verriers Jacques Gruber et Joseph Janin.

 

Façade emblématique et esthétique habituelle des courbes fidèles à l’Art Nouveau qui s’inspire de la nature pour donner des formes très arrondies.
Cette élégante Villa, entièrement décorée et meublée également dans le style Art Nouveau, rivalise aisément avec les grandes réalisations parisiennes ou étrangères du même style.

En 1905 pour faire face à la forte concurrence, il fonde Les Imprimeries Réunies avec les imprimeurs Humblot et Helmlinger.

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Le déclin intervient avec la guerre de 1914.

De plus, les modes changent et le procédé de phototypie choisi par la société est trop cher face à d’autres procédés comme l’Héliogravure.
Albert Bergeret abandonne toute activité en 1926.

La demeure familiale Bergeret, rachetée avec une partie de son mobilier par l’Etat après la guerre de 1939-1945, a abrité, à partir de 1955, le secrétariat de la Faculté de Médecine voisine, et depuis 1978 la présidence de l’université Henri Poincaré.

La villa a subi d’importantes déprédations, perpétrées à l’époque où l’Ecole de Nancy était en complète disgrâce.
Les premières mesures de conservations sont prises à partir de 1975 par l’inscription des façades à l’Inventaire des Monuments Historiques, puis en 1989 par le début de la restauration des intérieurs.
La maison est protégée en totalité par les monuments historiques en 1995.

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Vous n’avez pas le choix, un parcours Weissenberger s’impose !

 

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