Henri et Raymond, quelques mètres les séparent, mais quoi encore ?
2 rues que la plupart des nancéiens emprunte plusieurs fois par semaine… mais les connaissent-ils vraiment ces Poincaré, l’un scientifique et savant universel, l’autre symbôle de la volonté de revanche et de la reconquête de l’Alsace-Lorraine ?
Henri Poincaré, premier cousin
Henri Poincaré est mathématicien, physicien, philosophe et ingénieur français.
Il est né le 29 avril 1854 à Nancy et mort le 17 juillet 1912 à Paris.
Il a réalisé des travaux d’importance majeure en optique et en calcul infinitésimal. Ses avancées sur le problème des trois corps en font un fondateur de l’étude qualitative des systèmes d’équations différentielles et de la théorie du chaos ; il est aussi un précurseur majeur de la théorie de la relativité restreinte et de la théorie des systèmes dynamiques.
Il est considéré comme un des derniers grands savants universels, maîtrisant en particulier l’ensemble des branches des mathématiques de son époque.
28 juillet 1912 – Visite des Ministres Lorrains à Nancy
Discours de M. Poincaré à l’Ecole de Pharmacie
(Collection Pierre Boyer)
28 juillet 1912 – Visite des Ministres Lorrains à Nancy
M. Poincaré, Président du Conseil est reçu solennellement au 26ème par le Colonel Grossetti
(Collection Pierre Boyer)
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
La Rue Henri Poincaré
De la rue de la Visitation à la rue Mazagran.
L’histoire de cette rue se confond exactement avec celle de la rue Gambetta.
Les Minimes furent installés dans cette rue par Charles III en 1592. Leur couvent fut construit en 1613, entre la rue Chanzy et la rue Gilbert (qui se prolongeait alors jusqu’à la place Dombasle).
Le couvent de la Visitation fut fondé en 1632 et reconstruit en 1780.
Les religieux furent expulsés à la Révolution.
En 1803, le couvent des Minimes fut réuni au couvent de la Visitation pour former le Lycée Impérial, aujourd’hui Henri Poincaré, et d’importantes transformations furent réalisées en 1808 (destruction de l’église et des parties conventuelles) et à plusieurs reprises au XIX° siècle.
La réunion des deux couvents fit disparaître la partie Nord de l’Ancienne rue Notre-Dame (Gilbert).
– A l’emplacement de la Banque de France se trouvait jadis l’ancien couvent des Petites Carmélites, établi en cet endroit en 1656.
– Au numéro 40, la Chambre de Commerce fut édifiée en 1908 par les architectes Émile Toussaint et Louis Marchal dans le pur style de l’Ecole de Nancy.
– A l’angle de la rue Mazagran, la brasserie Excelsior fut l’œuvre en 1910 des architectes Weissenberger et Mienville.
Cette partie de la rue Gambetta fut dénommée en 1955 pour prendre le nom d’Henri Poincaré qui fut élève du lycée.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Lycée Henri Poincaré
Le grand bâtiment du lycée qui longe la rue Henri Poincaré fut construit de 1875 à 1877 par les architectes Melin et Morey.
Le Lycée Henri Poincaré a été ouvert en 1804.
Il est installé à l’emplacement de deux couvents démantelés par la Révolution française, celui des Minimes, le plus ancien, et celui de la Visitation.
1804 lycée impérial
1815 collège royal
1848 lycée national
1852 à nouveau lycée national
1913 devient Henri Poincaré
1962 lycée d’Etat mixte
Aujourd’hui lycée polyvalent régional
Lycée National : Cour des Minimes et Cour des Moyens (Collection Pierre Boyer)
Lycée Henri Poincaré : Dortoir (Collection Pierre Boyer)
Lycée National : Un réfectoire (Collection Pierre Boyer)
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Raymond Poincaré, deuxième du nom
C’est le très digne cousin du mathématicien et savant Henri Poincaré, sus-dit personnage !
Raymond Poincaré est né le 20 août 1860 à Bar-le-Duc et est mort le 15 octobre 1934, rue Marbeau, dans le 16e arrondissement de Paris.
Il est le 10e président de la République française du 18 février 1913 au 18 février 1920.
Ministre à plusieurs reprises, président du Conseil des ministres puis président de la République de 1913 à 1920, Raymond Poincaré fut l’une des plus grandes figures politiques de la IIIe République.
Il fut également l’un des personnages centraux de la Première Guerre mondiale, conflit durant lequel il appela « le Tigre », Georges Clemenceau, à la présidence du Conseil, en 1917.
Par ailleurs, il est l’arrière-petit-fils d’un député ayant exercé ses fonctions sous le règne de Louis-Philippe ; il est également le petit-fils du doyen de la faculté de médecine.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
La Rue Raymond Poincaré
De la porte Stanislas au cimetière de Préville, cette rue voit passer quotidiennement des milliers de voitures.
Heureusement un joli pôle commerçant alimentaire anime le début de la rue, juste après le pont de la voie ferrée : la charcuterie Clément, la Boucherie Principale de Julie Leprovost, la boulangerie Schindler, Marché & Café … des adresses incontournables et incontournées !
Cette rue, avant d’être renommée fut la rue du Faubourg Stanislas.
Elle fut tracée entre 1750 et 1755, en prolongement de la rue Stanislas, hors les murs de la ville.
Elle rejoignait l’avenue de Boufflers, devenant ainsi la nouvelle route de Toul.
Elle constitua au XIXe siècle l’axe d’un nouveau faubourg, dit le faubourg Stanislas.
Elle ne fut ouverte sur l’avenue Anatole France qu’en 1908 par-là destruction dû une propriété privée qui en fermait l’accès.
– Au n° 12 se trouva jadis l’ancienne institution des sourds-muets fondée par Joseph Piroux en 1829.
– Le cimetière de Préville à l’angle de l’avenue de Boufflers fut installé en 1842, à l’emplacement d’un très vaste domaine du XVIIIe siècle comprenant parc, château et communs.
La rue fut dénommée en 1934 pour prendre le nom de Raymond Poincaré.
Des images …
La libération, les américains sur le pont de la gare, 1945.
Destruction de la marquise de la gare, au niveau du pont, vers 1960.
Sur cette image on voit la verrière qui recouvrait le quai de la gare et le début de la rue Raymond Poincaré dans le fond à droite qui n’était encore que la rue du Faubourg Stanislas.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Sources
Henri Poincaré
annales.org
Rues anciennes
Mediapart
lycée Poincaré
et l’ouvrage Les rues de Nancy – Peter Lang
—————-
Toutes les pages « Histoires de rues » de NancyBuzz – ici