Depuis 1863, ce n’est pas un nom de saint comme nous serions tentés de le croire, mais le nom de Jean-François de Saint-Lambert, poète lorrain, que porte la rue qui mène à la place de la Commanderie…
Ce marquis au service de Stanislas, bien que capitaine au régiment des Gardes de Lorraine, s’occupa surtout de poésie …
sources Wikipedia
Issu d’une famille noble mais peu fortunée, Jean-François de Saint-Lambert nait à Nancy le 26 décembre 1716.
Il passe sa jeunesse à Affracourt, fait ses études au collège de Pont-à-Mousson puis sert dans les gardes lorraines du roi Stanislas Leszczyński, avant de devenir grand-maître de sa garde-robe.
L’Amour
Grand, distingué, taciturne, ne riant jamais, refusant de flatter quiconque, un rien sauvage, les femmes l’adoraient.
Il fut remarqué d’abord par la marquise de Boufflers, maîtresse en titre du roi Stanislas, qui le prit un temps pour amant !
En 1746, Saint-Lambert part pour la guerre. A son retour, il constate que Madame de Boufflers l’a remplacé. C’est pour tenter de la rendre jalouse qu’il séduit la marquise Émilie du Châtelet, qui vient d’arriver à la cour de Lunéville.
Loin d’être piquée, Madame de Boufflers rit de cette liaison et se plait à l’encourager.
Ce qui n’est au départ qu’une bagatelle devient une véritable passion. Émilie du Châtelet, qui met de l’excès dans tout ce qu’elle entreprend, se comporte comme une jeune fille amoureuse, laissant des billets dans les cordes de la harpe de Madame de Boufflers pour que Saint-Lambert les y trouve.
Voltaire ignore la situation ou feint de ne s’apercevoir de rien ; en tout cas, à cette époque, ses relations avec Saint-Lambert paraissent sans nuage. Émilie du Châtelet finit par tomber enceinte.
A quarante ans passés, elle meurt le 10 septembre 1749, peu de temps après avoir donné naissance à une petite fille qui ne lui survécut pas. Voltaire et Saint-Lambert furent auprès d’elle jusqu’aux derniers moments.
L’armée
Après la mort d’Émilie du Châtelet, Saint-Lambert se rend à Paris et sert dans l’armée française.
Il fait la campagne de 1757 en Hanovre, obtient le grade de colonel dans l’armée du Roi de France.
Le poète
Peu après, à la suite d’une attaque de paralysie, il renonce en 1758 au métier des armes pour se consacrer à la poésie.
Il prend le titre de marquis, se lie avec les Encyclopédistes, fréquente les salons.
En 1752, il entame avec Sophie d’Houdetot, une liaison qui devait durer près d’un demi-siècle.
Sa réputation ne tarde pas à grandir dans les cercles littéraires et philosophiques de la capitale.
Elle augmente encore lorsqu’il donne, en 1769, son œuvre maîtresse, le poème des Saisons. Elle lui ouvrit toutes grandes les portes de l’Académie française, où il fut élu le 26 avril 1770 au fauteuil 10, en remplacement de l’abbé Trublet.
Dès lors, Saint-Lambert jouit d’une grande influence à l’Académie. Recherché et adulé, il fut l’idole du salon de Suzanne Necker.
Le nom de Saint-Lambert est resté attaché uniquement à son poème des Saisons, qui est le chef-d’œuvre de la poésie descriptive du XVIIIe siècle.
Voltaire n’hésite pas à le ranger parmi les « ouvrages de génie » et affirme que : « C’est le seul ouvrage de notre siècle qui passera à la postérité ». D’autres, comme Grimm ou Diderot, signalèrent le manque de verve et d’invention, la froideur du style, l’abondance des chevilles et des épithètes creuses.
Pendant la Révolution française, il se retire à Eaubonne auprès de Sophie d’Houdetot. On l’appelle, dès lors, « le sage d’Eaubonne ».
En réalité, il est devenu mélancolique, et même un peu faible d’esprit, ne trouvant de satisfaction que dans la gourmandise.
Il meurt le 9 février 1803. Dans un premier temps inhumé au cimetière de Montmartre, sa dépouille fut transférée au cimetière du Père-Lachaise (11e division).
Il repose dans l’enclos de Jacques Delille en compagnie de La Harpe et Boufflers, appartenant à l’Académie Française.
L’ensemble a été restauré il y a peu de temps.
L’Hostel de la Tour Saint Lambert
http://www.petit-patrimoine.com/
L’Hostel de la Tour Saint-Lambert a été construit en briques et en pierres en 1893 par l’architecte Lucien Humbert (1844-1907).
Côté rue de Laxou, une entrée transformée en porte de garage est dominée par une imposte sculptée où l’on peut voir une tête de cheval rappelant que cet endroit fut un temps un mess d’officiers.
Notons aussi la tête de licorne avec un anneau destiné jadis à attacher son cheval.
La tour d’angle montre de beaux balcons en fer forgé.
En regardant au-dessus du 3e étage, juste sous le toit conique hexagonal, vous pourrez apercevoir 2 bustes sculptés par Benoît Godet en 1894, celui de Pierre de Blarru, côté rue de Laxou, et celui de Jean-François de Saint-Lambert, côté rue de Saint-Lambert.
– Pierre de Blarru (1437-1510), chanoine de Saint-Dié, conseiller du duc de Lorraine René II et poète est l’auteur de La Nancéide.
La Nancéide (Liber Nanceidos) est un long poème en vers découpé en 6 livres qui raconte la lutte entre le duc de Lorraine René II et le duc de Bourgogne Charles le Téméraire entre 1475 et 1477, et notamment les 3 sièges que Nancy eut à subir pendant cette période.
– Jean-François, marquis de Saint-Lambert.
Colonel dans l’armée du Roi de France et poète lorrain, ami de Voltaire et l’amant d’Emilie du Châtelet Jean-François de Saint-Lambert fut le premier Lorrain membre de l’Académie Française.
Une fois encore, notre regard sur la ville est riche d’histoires passionnantes !