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Joseph Trouillet, monseigneur bâtisseur !

Joseph Trouillet né le 24 septembre 1809, à Lixheim (en Meurthe jusqu’en 1871, aujourd’hui en Moselle), figure populaire du XIXe siècle est un des plus grands constructeurs et bienfaiteurs de cette époque !

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Joseph Trouillet est le troisième fils de Martin et Anne Trouillet, agriculteurs à Lixheim…


Il fait ses humanités auprès de ses parents, avant d’être présenté, en 1828, par l’abbé Heim, curé de Lixheim, au Grand Séminaire de Nancy. Après cinq années d’études en philosophie et en théologie, il est ordonné prêtre, le 27 novembre 1833.


Au cours de ses 54 ans de sacerdoce, Joseph Trouillet occupe quatre ministères ecclésiastiques :

-Vicariat de l’église Saint-Jacques de Lunéville, de 1833 à 1838
-Cure de Chanteheux, de 1838 à 1849
-Cure de l’église Saint-Maur de Lunéville, de 1849 à 1865
-Cure de l’église Saint-Epvre de Nancy, de 1865 à 1887


Il est d’abord nommé vicaire à Lunéville et se voit confier la tâche de créer une deuxième paroisse, Saint-Maur.


image Tourisme en Lunévillois

Celui qui devint un infatigable bâtisseur d’églises n’hésite pas à frapper à la porte de l’empereur François-Joseph 1er pour financer la construction de cette église paroissiale de Lunéville, achevée en 1856.

Grâce à l’abbé Trouillet, l’édifice néo-gothique Saint-Epvre, dont la première pierre fut posée en 1864, s’acheva en un temps record.

Pour financer sa construction, une souscription publique avait été lancée par l’abbé Simon, alors curé de Saint-Epvre.

En lui succédant en 1865, l’abbé Trouillet donna un formidable coup d’accélérateur au chantier.
Il rendit visite aux puissants d’Europe, dont la famille impériale d’Autriche issue de la Maison des Habsbourg-Lorraine, pour réunir les deniers manquants. « Le roi des mendiants et le mendiant des rois », comme on le surnomma alors, sollicita aussi bien Napoléon III et Eugénie (1) que le pape Pie IX et les grandes familles lorraines, dont on peut voir encore les blasons dans la nef.

L’église fut inaugurée le 20 mars 1871 et promue basilique mineure en 1874.
L’évêque fit de nouveau appel à l’abbé Trouillet, toujours en charge de la paroisse Saint-Epvre, pour financer et achever d’autres églises telles, à Nancy, Saint-Pierre et Saint-Mansuy, destinées à répondre au nouvel afflux de population.

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Les autres piliers de sa pastorale furent l’enseignement, la foi et la charité.
Devenu le premier curé de la paroisse Saint-Maur, il créa deux écoles primaires et un collège d’enseignement secondaire, l’institution Saint-Pierre Fourier, et s’employa à régulariser la situation matrimoniale de la population ouvrière, très déchristianisée.
« L’abbé Trouillet est un pasteur au sens large du mot, ouvert sur le monde de son temps, utilisant les moyens du moment pour évangéliser les populations éloignées de l’Église.

Malgré ses nombreuses responsabilités, l’abbé Trouillet est toujours très proche de ses ouailles. Ses libéralités envers les paroisses dont il a la charge s’accompagnent toujours d’un amour marqué pour les plus petits. Il donne sans compter et ne tenait aucune comptabilité ! « Rien n’est trop beau pour Dieu… et rien n’est trop coûteux pour les pauvres’? « 

Beaucoup d’anecdotes ont circulé à son sujet !
Invité à dîner, il peut répondre « Je n’ai guère faim mon bon ami, et plutôt que de faire ce repas, donnez-moi donc la somme correspondante pour notre basilique ».


En tant que curé de la paroisse Saint-Epvre de Nancy, Joseph Trouillet est le gardien des tombeaux des anciens ducs de Lorraines, ancêtres de la Maison d’Autriche. C’est en grande partie ce qui lui vaut d’être fait
Chevalier de l’Ordre de François-Joseph, par l’empereur lui-même.

En 1866, l’impératrice Eugénie fit elle-même l’abbé chevalier de la Légion d’honneur, pour son « dynamisme au service de l’Église et des pauvres ».

Le pape Léon XIII lui confère, en 1879, la dignité de Prélat d’honneur de sa Sainteté, et le titre d’appel Monseigneur qui lui est attaché.

Joseph Trouillet meurt le 12 mars 1887, à Nancy, peu après la fin de la célébration d’une messe et est inhumé dans la basilique : son tombeau de marbre blanc se dresse dans le transept ouest, aux côtés de ceux de saint Epvre et de saint Pierre Fourier.

 

De son vivant, Joseph Trouillet jouissait déjà d’une grande popularité, comme le montre la venue de huit prélats, trois abbés mitrés, une centaine de prêtres et pas moins de vingt mille fidèles, lors de son jubilé sacerdotal, fait à Nancy, en 1883.

Celle-ci se confirme lors de ses funérailles, célébrées en grande pompe, le 22 mars 1887, par Monseigneur Turinaz, évêque de Nancy, lorsqu’un cortège non moins important vient rendre hommage au prélat.

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La rue fut créée au XIII° siècle.

Plus tard, au XIV° siècle, quand le prieuré Notre-Dame fut englobé dans la ville, la petite rue Trouillet fut prolongée vers la place de l’Arsenal pour mettre les deux places en communication.

Elle fut nommée :
– rue Roboam, ou Rambonnet, ou Roubonneau, du nom d’un « farceur qui, par ses tours singuliers, attirait toute la populace de la ville » (Lionnois)
– petite rue saint michel
– rue des Pénitents
– aux XVII° et XIX° siècles : rue du Point du Jour, du nom d’une ancienne hôtellerie.
– à la Révolution : rue de la Loi.
– dénommée en 1891 pour son nom actuel rue Monseigneur Trouillet.

Une autre rue à Lunéville porte son nom.

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sources principales pour cette page généanet.fr et wikipédia

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