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histoire de rues – la place d’Alliance

La place d’Alliance doit son nom à l’alliance entre la Maison de Lorraine Habsbourg et la Maison de France. En son centre s’élève une fontaine remarquable, créée par Cyfflé, inspirée de la fontaine du Bernin de la place Navone de Rome.

La place d’Alliance fut édifiée à partir de 1750 par Emmanuel Héré, sous le règne de Stanislas. Elle fut dessinée à l’emplacement du jardin potager du duc Léopold, qui avait été planté sur l’ancien bastion Saint-Jacques, après la démolition des remparts de Nancy (1698)…

En même temps que la place d’Alliance furent créées les rues Girardet, Bailly, Guibal et Lyautey.

Afin de préserver l’unité architecturale des hôtels qui devaient la border par d’aristocratiques demeures aux lignes simples et nobles, Stanislas utilisa le même procédé que lors de la construction des différentes places de Nancy.

 

Le roi concéda des terrains à des personnes qu’il lui plaisait de favoriser.  Comme il l’avait fait pour la Carrière et la place Royale, les façades furent bâties à ses frais, les autres murs et les aménagements intérieurs restant à la charge des particuliers.
Parmi les heureux propriétaires figurèrent notamment le peintre Léopold Roxin, les architectes Joseph Murlot, Claude et Richard Mique, ainsi que Emmanuel Héré qui en dressa les plans.

Héré éleva pour lui-même l’hôtel qui se trouve à l’Est, au n° 8 actuel. Cet hôtel devint plus tard l’hôtel de Marainville, puis du marquis d’Alsace, ou hôtel d’Alsace. Son jardin allait jusqu’à la rue Godron et servit à la construction des maisons des rues Lyautey, Godron et Girardet (milieu du XIXe siècle).

La double rangée de tilleuls fut plantée en 1763.


En 1752, elle s’appelait place Saint-Stanislas (la place Stanislas actuelle étant alors place Royale).

Un événement important se produisit tandis que l’on achevait cet ensemble. Cinq mois après l’inauguration de la place Royale, était signé à Versailles le 1er mai 1756 le « traité de Versailles » plus précisément au château de Rouillé, à Jouy-en-Josas, entre Louis XV et Marie–Thérèse d’ Autriche mettant un terme à la vieille opposition entre la maison de Bourbon et celle des Habsbourg.

Si ce spectaculaire renversement des alliances a consterné les Français, il a réjouit les Lorrains, qui ont vu là un rapprochement entre Louis XV et François 1er ( Le duc de lorraine François III héritier de l’ancienne maison ducale épousa le 12 février 1736 Marie–Thérèse d’Autriche, et deviendra ainsi l’empereur d’ Autriche François 1er puis François II ).

Dénommée en 1756. L’ “ Alliance ” commémorée par cette place est celle qui fut passée, par le traité de Versailles (1er mai 1756), entre Louis XV et la Maison d’Autriche d’origine lorraine. Cette alliance franco-autrichienne, d’une portée historique considérable, marqua une nouvelle étape décisive dans la diplomatie européenne du XVIIIe siècle.
Ainsi, à côté de la place Royale (actuel place Stanislas), la place Saint Stanislas disparut donc au profit de la place d’Alliance qui servit à commémorer cet événement.

A la Révolution, elle fut place de la Renommée (à cause de la fontaine centrale) et place Chalier (maire de Lyon sous la Terreur).


Stanislas, voulut  également perpétuer cette alliance en la symbolisant par la fontaine monumentale qui en orne le centre, prévue à l’origine pour le centre de l’hémicycle de la Carrière. Sculptée par Cyfflé, elle représente l’allégorie de la Renommée, au sommet d’une petite pyramide entourée de trophées et de cornes d’abondance.

Le sculpteur Paul-Louis Cyfflé  dessina une fontaine baroque, obélisque surmonté par un génie de la Renommée qui dominait un groupe de trois vieillards barbus, tels les génies des trois fleuves tenant une urne d’où jaillit l’eau dans un bassin trilobé.

Le projet initial qui prévoyait un bassin en forme de coquille est devenu une plateforme sur laquelle repose l’obélisque et son piédouche. Aux trois dauphins qui devaient cracher l’eau au pied de celui-ci ont été substituées trois cornes d’abondance, symbole de la prospérité.

 

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Les têtes de lions ont fait place sur le piédouche à des emblèmes correspondant à des inscriptions et sur les rebords de ce plateau ont peut lire :

– Première face : deux mains unies sortant de nuées décorées de l’écu de France et d’Autriche:
Publicam spondent salutem (Elles promettent le salut)

–  Deuxième face : deux mains brandissent un faisceau de flèches :
Optato vincta discordia nexu (La discorde a été vaincue par un nœud qui a été voulu)

–  Et sur la troisième, un écu unit des fleurs de lys et la croix de Lorraine:
Prisca recensque fides votum conspirat in unum (L’ancienne et la nouvelle fidélité forment maintenant un même vœu.)
Sur les flancs de l’obélisque au lieu de médaillons évoquant les victoires du Bien-aimé, figurent des panoplies d’armes, casques carquois réalisés en plomb évoquant la puissance plutôt que la guerre.

Au sommet de la pyramide, sur le bouclier tenu par le génie de la Renommée, on peut lire :
Perennae concordiae foedus anno 1756 (Éternel traité de concorde 1756).

La place d’Alliance, plus intime que la place Stanislas, fait partie de l’ensemble architectural du XVIIIème siècle reconnu par l’UNESCO.

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