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adieu pages jaunes et blanches ! mais le lorrain Sébastien Bottin n’en a pas fini…

Notre annuaire téléphonique version papier voit sa fin programmée. Une dernière distribution des pages blanches en décembre 2019, et de celles des pages jaunes fin 2020.

Mais saviez-vous qu’à l’origine de celui que nous nommions par antonomase le bottin, est un lorrain originaire de Grimonviller, village situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Nancy ?…

Prêtre avant la Révolution française, Sébastien Bottin, né le à Grimonviller est issu d’une famille originaire de Vézelise en Lorraine.

Il se destine au clergé. Alors abbé, il participe à la Fête de la Fédération comme aumônier des députés de la Haute-Marne, il signe la Constitution civile du clergé et est nommé curé constitutionnel de Favières.

Sébastien Bottin renonce finalement à l’état ecclésiastique et s’engage dans la Révolution. Il occupe des postes administratifs de plus en plus importants en Lorraine et en Alsace :
– procureur de la commune de Favières (1791-1792),
– chef et payeur du bureau central des commissaires des guerres à Strasbourg (1793),
– receveur des domaines dans les pays conquis (an III),
– chef de bureau adjoint au secrétaire en chef de l’administration centrale du Bas-Rhin (an IV),
– greffier en chef du tribunal criminel du Bas-Rhin (an V),
– secrétaire en chef de l’administration centrale du Bas-Rhin (an VI),
– secrétaire général de la préfecture du Nord (an IX, confirmé le 30 mars 1815).

Il est élu à la Chambre des Cent-Jours en mai 1815 mais sa carrière politique ne connaît pas de suite.

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Il est surtout connu comme statisticien.

Il fait publier un Annuaire statistique du département du Bas-Rhin de l’an VII à l’an IX.

Après avoir fondé à Paris la Société de l’Almanach du commerce en 1796, Bottin édite chaque année de 1801 à 1845 une Description statistique du département du Nord.
Il publie le Livre d’honneur de l’industrie française, mentionnant les récompenses décernées aux industriels et un Tableau statistique de toutes les foires de France (1825).

Il est surtout connu par l’édition annuelle, de 1819 à 1853, de l’Almanach du commerce de Paris et des principales villes du monde, qui donnera le nom générique de bottin.

Criblé de dettes, il s’éteint à Paris en 1853 dans l’indifférence de ses contemporains. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

A sa mort, la famille Didot reprend son entreprise et poursuit la publication de l’annuaire, couplé à l’Annuaire du commerce des Didot.

En 1881, la société Didot-Bottin devient une société anonyme qui sera cotée en Bourse.

En 1903, elle publie le Bottin mondain, premier répertoire français des personnalités du tout-Paris.

Paru pour la première fois en 1903, le Bottin Mondain réunissait dans sa liste mondaine 12 000 familles exclusivement parisiennes, sélectionnées de l’Annuaire du Commerce sur des critères de prestige social, prestige du nom ou de la fonction. C’était en outre, le premier bottin téléphonique recensant tous les abonnés « au fil ».

le site du Bottin mondain – ici



Une rue dans le 7e arrondissement de Paris, où s’installa l’entreprise Didot-Bottin, porte son nom depuis 1929, une voie privée fermée à la circulation publique.

« Pour pénétrer dans le saint des saints de la littérature française, il faut d’abord trouver la rue Sébastien-Bottin (l’une des plus petites de Paris), nichée entre le pont Royal et le boulevard Saint-Germain. Rendu au n° 5, on pousse la porte en bois verni sur laquelle sont gravées, en rondes italiques, les trois lettres magiques: NRF. Cinq marches débouchent alors sur le hall de la Nouvelle Revue Française (elle n’occupe plus que deux pièces) et de Gallimard – ses 19 000 titres, ses 6 000 auteurs, ses gloires mythiques. » source L’Express

A Nancy, le passage Bottin relie la rue Olivier de Serres au rond-point Lepois.

passage Bottin – Nancy
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