NancyBuzz

levez les yeux sur la méridienne de la place Stanislas !

Vous allez finir par avoir un torticolis, mais là encore, je suis sûre que vous n’avez pas forcément remarqué ce soleil à l’angle de la place Stanislas et de la rue Gambetta ?

nancy meridienne de la place stanislas

Du moins si vous êtes comme moi 🙂 et en plus j’ai cru que c’était un cadran solaire ! non non non, c’est une méridienne. Je vais vous expliquer…

Deux méridiennes ont été construites à Nancy, en 1758, l’une sur le mur du café Foy, rue Gambetta, à l’angle de la rue Gambetta et de la place. L’autre, sur le mur de l’immeuble à l’angle de la place et de la rue Héré.

Méridienne est l’abréviation de ligne méridienne, qui désigne l’intersection d’une surface, horizontale ou verticale généralement plane, avec le plan du méridien du lieu. L’instrument appelé méridienne, construit sur un mur vertical exposé au sud, permet de déterminer le midi solaire du lieu.

La méridienne se distingue du cadran solaire par le fait qu’elle ne fonctionne qu’aux alentours de midi, elle joue le rôle de repère absolu pour régler les horloges et les montres sur le temps solaire.

Accompagnée d’un appareillage adéquat laissant passer un rayon de soleil, elle permet de déterminer le moment exact du midi solaire.

Michel Ransonet

Cette méridienne est de l’horloger Michel Ransonet. Le peintre Senémont y a représenté dans la même année le zodiaque et ses douze signes (manquants aujourd’hui). C’est Claude Deranton qui, vers 1763, peignit les chiffres, dora le soleil et mit en bronze le génie et ses attributs.

Natif de Soumagne, au pays de Liège, Michel Ransonet se maria à Nancy à l’âge de 21 ans en 1748 pour y mourir en 1803.
En 1753, il est nommé Bourgeois de Nancy ». Il eut trois enfants et en 1758 construit la fameuse méridienne de Nancy qui servait entre le XVIIIe et le XIXe siècle à régler les montres et les pendules qui, peu précises, retardaient ou avançaient de cinq à dix minutes par jour.
Installé au 59 rue des Dominicains, l’horloger vécut chichement à en croire l’abbé Lionnois.


Ses montres connaissent un grand succès. Certaines subsistent toujours. « L‘une d’elles a été vendue à l’Hôtel Drouot à Paris en juin 2009 pour 2.200 €. Une autre avait été acquise en 2002 à New York pour plus de 44.000 $ car il s’agissait d’une montre à musique.
On sait d’ailleurs qu’il a fabriqué quatre montres à musique.
L’une achetée par le prince Charles de Lorraine fut offerte à Marie-Antoinette, sa nièce, future reine de France.
Deux autres ont été commandées par le prince la Tour et Taxis pour la nièce de Frédéric le Grand, roi de Prusse et il garda la dernière ».

« Un inventeur de génie »
Il aurait inventé la première boîte à musique en 1770. Il reçut le 8 mai 1772, le prix de l’Académie royale des Arts et des Sciences de Nancy « pour son invention d’une montre jouant à volonté un air en duo ».
Cette montre existe toujours. Elle est exposée au musée Patek Philippe de Genève.

source « Est républicain »

Il ne reste qu’un portrait de Michel Ransonet appartenant à un antiquaire liégeois, Axel Somers.
On y voit Michel-Joseph Ransonet tenant dans une main une montre à musique au-dessus d’une partition, sans doute celle interprétée par sa montre.

En faisant retranscrire la feuille musicale, on s’est aperçu qu’il s’agissait d’une chanson enfantine populaire « Ah ! Vous dirai-je, maman », écrite en 1871 et qui sera reprise plus tard par Mozart.

Rénovation de la méridienne rue Gambetta

Il ne restait de la méridienne construite rue Gambetta sur le pavillon Jacquet en 1758 par l’horloger Michel Ransonnet, que les trois tiges métalliques qui constituent la méridienne.

On voit encore, en dessous des trois tiges métalliques, une ligne verticale coupée par sept traits horizontaux gravés dans la pierre du mur.
D’après une description ancienne de cette méridienne, il manquerait deux éléments. D’une part, la plaque de bois qui était scellée dans le mur en dessous de la méridienne, et d’autre part le motif représentant un soleil soutenu par un génie, qui était placé à l’extrémité du style.

Le soleil comportait un œilleton dont la trace lumineuse lorsqu’elle se plaçait sur la méridienne de temps moyen, indiquait le midi moyen de Nancy.

Au début des années 1980, la Société lorraine d’astronomie, présidée par Frère Basile, professeur au Lycée Saint-Joseph de Laxou, demanda à la Ville de Nancy de restaurer la méridienne de la rue Gambetta.

La méridienne de Nancy a été conservée comme méridienne de temps vrai. On ajouta simplement un motif métallique représentant un soleil de 63,5 cm de diamètre, recouvert d’une feuille d’or, reconstitué d’après les soleils des fontaines de la place Stanislas. Ce soleil, percé d’un œilleton, a été fixé à l’extrémité du style, le 21 décembre 1990. Le soleil n’est qu’un élément décoratif.

La méridienne n’indique que l’heure de midi vrai par le passage de l’ombre du style à la verticale, avec une précision inférieure à la minute.

Une seconde méridienne est également présente place Stanislas.

Située au-dessus de la brasserie Jean Lamour, à l’angle de la rue Héré, elle a été construite en 1840 par un ingénieur Lunévillois nommé Jandel. Elle a remplacé un précédant cadran solaire de 1771.

Une méridienne déclinante du matin de temps vrai et moyen, en bronze gravé, restaurée, ligne non chiffrée, courbe en 8, arcs diurnes, signes, inscriptions, style droit terminé par un disque à œilleton.

Le texte ci-dessous indique la présence de l’ancien cadran avant cette méridienne. L’abbé de Baranger, professeur de théologie y plaça un cadran solaire en 1771.

Au haut de ce cadran on trouvait cette inscription:

Tempora partitur, Lodaix felicia reddil:
« Il divise le temps et le roi nous rend le bonheur »

et au signe de la Balance, cette autre inscription:
Sol libram Unquit, libram sol asserit Urbis.

Pour signifier qu’au mois d’octobre où le soleil a quitté le signe de la Balance, le Roi, comme le soleil de la France, en assurant son Parlement à la ville de Nancy, par son Edit de 1771, lui rend la Balance de Thémis, « renforce la balance de la ville ». Nancy est confirmée dans sa cour judiciaire.
L’édit du 10 octobre 1771 en effet supprime le parlement de Metz crée en 1633 par Louis XIII et intègre son ressort à la cour souveraine de Nancy créée en 1768. Le personnel de la Cour de Nancy était doublé ce qui remplit de joie les Nancéiens.

source  :  http://jcb1.pagesperso-orange.fr

que de choses à apprendre place Stanislas ! 🙂

Quitter la version mobile