Le monde est divisé en deux après la victoire des dieux de l’Olympe sur les Titans. Au centre du drame, la déesse Vénus sème le trouble…
Non contente de “cascader la vertu“ dans La Belle Hélène, Vénus conduit ici tous les Dieux à la débauche, mais cette fois pour un véritable drame où se croisent la légèreté, la passion et la jalousie avec les conséquences funestes que l’on imagine.
C’est avec ces ingrédients que Legrenzi dessine un art nouveau au XVIIe siècle : l’opéra….
Le compositeur Giovanni Legrenzi est aussi mystérieux que son œuvre.
On sait de lui qu’il fut un artiste vénitien au XVIIe siècle. Essentiellement compositeur de musique baroque et sacrée, il fut l’un des artistes les plus renommé de son époque et l’un des maîtres de Vivaldi. Jean-Sébastien Bach le considère comme l’un de ses inspirateurs.
Giovanni Legrenzi naît à Clusone dans la province de Bergame et suit tout d’abord une formation musicale auprès de son père puis au sein de la très rigoureuse Accademia Mariana de Bergame.
Entre 1670 et 1676, il est maître de musique de l’Eglise de l’Ospedaletto (Santa Maria dei Derelitti) à Venise et enseigne aux jeunes filles de l’institution vénitienne en même temps qu’il œuvre comme maître de chapelle et compositeur.
A partir de 1671, il est nommé chef de chœur de la congrégation des philippins. Pour eux il composera onze oratorios.
En 1683 il obtient le poste de maître de chapelle de la Basilique Saint-Marc, poste prestigieux qu’il gardera jusqu’à sa mort.
A partir de 1685, il se consacre exclusivement à la composition d’œuvres religieuses.
Il meurt à Venise des suites d’une grave maladie en 1690 et est enterré dans l’église de Santa Maria della Fava. Avant de mourir, il donne pour mission à son neveu et élève Giovanni Varischino de publier ses œuvres, mais cette tâche ne sera que partiellement accomplie.
Legrenzi reste l’un des plus grands maîtres du baroque vénitien. A divers points de vue, Legrenzi fut un novateur.
L’HISTOIRE
L’œuvre a été commandée par le marquis Guido Rangoni et créée le 4 février 1675 au Teatro San Salvador de Venise (actuel Teatro Goldoni).
Le succès est immédiat et on comptera au moins treize reprises du spectacle dans toute l’Italie entre 1683 et 1699.
L’œuvre fut particulièrement appréciée pour la magnificence de ses décors, ses machineries et ses effets spéciaux. Cette dimension spectaculaire nous rappelle les caractéristiques qui font la spécificité de l’opéra vénitien de l’époque.
Le livret de Giulio Cesare Corrado s’inspire de textes d’Apollodore et des Fabulae de Iginio.
La partition a été retrouvée par le chef d’orchestre et musicologue Thomas Hengelbrock qui en a donné une première réédition au festival de Schwetzingen, en 2000.
Une grande guerre a fait rage entre les Titans et les dieux olympiens. Jupiter victorieux a réussi à briser les chaînes de son père Saturne, prisonnier des Titans.
Le monde est fractionné et il s’agit à présent pour Jupiter de procéder à une division équitable du monde.
C’est sans compter sur les beautés de Vénus qui vont déclencher une guerre totale et tout aussi impitoyable. Après avoir assigné à Neptune le pouvoir sur les mers et à Pluton celui de régner sur les Enfers, Vénus, éloignée de son mari Vulcain, s’enfuit avec son fils Amour afin d’inoculer dans le cœur des dieux le virus de la passion amoureuse. C’est maintenant la sensualité qui prend le pouvoir. Désir et jalousie deviennent alors le moteur du monde.
Chez Junon, la jalousie provoquera l’exil d’Amour qui, une fois aux Enfers, incitera la Discorde à déclencher dans le cœur des dieux la débauche en même temps que le désordre, la jalousie, la fureur, la haine. C’est ainsi que Cinzia, sœur d’Apollon et promise à Neptune, devient l’épouse de Pluton… Le chaos n’en est qu’à ses débuts…
Cet opéra se déroule parmi les dieux romains.
Mais c’est avant tout le portrait d’une famille : le grand-père Saturne (et nous ajouterons son épouse Rhéa), ses enfants Jupiter, Junon, Neptune et Pluton. S’ajoutent les petits-enfants Apollon, Mars, Diane, Mercure et sa très désirable épouse : Vénus. Pour couronner le tout, le fils de Vénus, Amour, en compagnie de son amie la Discorde, crée une forme d’anarchie générale.
Quatre générations, un arbre généalogique impressionnant qui comprend des personnalités qui sont engluées dans leurs relations, des personnalités qui s’aiment et se détestent. Certains personnages sont amoureux et comme en lévitation, d’autres sont maladivement jaloux, d’autres encore sont dépressifs et fragiles. Mais les liens entre eux sont indéfectibles et en font une véritable famille : aucun n’est capable de vivre avec ou sans les autres. Comme dans beaucoup de familles, chacun d’eux est « enfermé » dans ses relations avec les autres. On ne peut y échapper.
En résumé, c’est notre propre histoire. Elle ne parle que de nous…
Extrait de l’Interview de Jetske Mijnssen, propos recueillis par Christian Longchamp
20, 22, 26 et 27 mars 2019 à 20h
24 mars 2019 à 15h
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Tarif dernière minute :
8€ la place à l’Opéra, quelle que soit la catégorie, pour les -26 ans, les étudiants, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires de la C.M.U et les porteurs de carte d’invalidité.
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Conférence « une heure avant… » Camille Lienhard
Entrée libre sur présentation du billet une heure avant chaque représentation.
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