J’ai eu envie de référencer les plantes les plus représentées dans l’Art Nouveau.
C’est avec Sylvie Teitgen, commissaire-priseur à Anticthermal que j’ai fait un tour en images et c’est avec le site Patrimoine Horticole Lorrain que nous nous cultiverons 🙂
A vous ensuite de prendre le regard !
Au milieu du XIXème siècle, et, dans le monde entier, les expositions universelles célèbrent les progrès de l’homme : la révolution industrielle est en route.
Mais c’est aussi la guerre des territoires : en 1871, l’Alsace-Moselle est annexée. La population migre alors vers Nancy, qui devient une ville très dynamique. A la même époque, l’horticulture est en plein essor, les végétaux sont partout…
Le développement des transports permet aux passionnés de botanique de voyager et découvrir la richesse botanique des autres pays ; mais permet surtout le développement commercial des plantes.
C’est dans ce contexte que nos grands horticulteurs font leur apparition. Victor Lemoine, François-Félix Crousse, Léon Simon, … A la fin du XIXème siècle, leur renommée ne cesse de croître à travers le monde : ils deviennent des ambassadeurs de la Lorraine, laissant derrière eux un sacré héritage.
Les grandes guerres arrivent, entraînent le déclin de ces illustres horticulteurs. Les établissements Lemoine ferment leurs portes en 1966, et la gloire de la Lorraine tombe dans l’oubli.
La région est désormais associée aux mines de fer et de charbon, à la bataille de Verdun,… De cette époque, seul le mouvement Art Nouveau a su garder cette renommée internationale !
L’Art Nouveau, inspiré de la nature
Là encore, la Lorraine est le berceau de ce mouvement artistique. Et pour cause… En opposition à la consommation de masse, les artistes de l’Art Nouveau cherchent à sublimer la nature qui les entoure, au travers des nouvelles techniques de l’acier, du verre ou du fer.
A Nancy, Emile Gallé a pour voisin Victor Lemoine, et pour ami François Félix Crousse. Artiste mais aussi passionné de botanique, il s’inspire alors de leurs obtentions pour créer ses nombreuses œuvres. Ils se rendent ainsi mutuellement hommage au travers de leurs créations : Crousse lui a dédié deux bégonias « Emile Gallé » et « Mme Emile Gallé » , Victor Lemoine a nommé un lilas « deuil d’Emile Gallé »… .
C’est tout naturellement qu’en 1877, ils fondent ensemble la Société Centrale d’Horticulture de Nancy, qui existe encore aujourd’hui; et dont Emile Gallé sera le secrétaire pendant plusieurs années.
source : Patrimoine Horticole Lorrain
un site à visiter impérativement – ici
Sous l’impulsion d’Emile Gallé, maître verrier, céramiste et ébéniste, remarquable maître à penser, à sentir, à agir, et avec les frères Daum, Jacques Grüber, Majorelle, Prouvé, Vallin, se constitue à Nancy un groupe de plusieurs dizaines d’artistes et industriels d’art qui vont créer en 1901 « l’Alliance provinciale des industries d’art » plus connue sous le nom d’ “Ecole de Nancy”.
Tous ces hommes auront « la volonté d’être modernes, de renouveler le cadre de vie, le plus souvent par un retour aux sources de la nature, prônant la beauté et l’unité de tous les arts« .
Les mariages d’anciens supports comme le bois ou la pierre avec de nouveaux matériaux comme l’acier ou le verre ont poussé les artistes à revisiter les techniques de pâtes de verre, de la ferronnerie, à donner de nouvelles formes arrondies aux meubles ou dans les constructions de maisons en s’inspirant de la nature.
Effectivement, les motifs les plus souvent retrouvés sont des fleurs, des plantes, des insectes ou divers animaux, qui font prendre conscience de la beauté de la nature qui nous entoure.
Les plantes de l’Art Nouveau
Le chardon est utilisé à plusieurs reprises pour créer des œuvres à sens politiques (Cf. vase de Gallé, lampe de Majorelle ou des frères Muller).
L’ombelle, la vigne, les pommes de pin, les roses, la monnaie du pape, le crocus, l’érable, le muguet, les fushias, la glycine, la clématite, le dahlia, le chêne… autant de représentations à retrouver sur les vases, luminaires, meubles, tableaux, bijoux, le cuir, ferronnerie… et d’autres supports encore !
A l’occasion d’une vente à Anticthermal, ce dernier vendredi, j’ai pu avec Maître Teitgen, chercher la nature avec Gallé, Muller, Daum, Legras, Majorelle… !
« Ma racine est au fond des bois »
Emile Gallé, artiste incontesté de l’Art Nouveau, à la fois maître verrier, ébéniste et céramiste.
Avant d’être un artiste reconnu, Emile Gallé était d’abord un passionné de botanique. Ses travaux sur la génétique restent méconnus, bien qu’ils précèdent ceux de Mendel.
Il eut naturellement sa place au sein de la société centrale d’horticulture de Nancy en 1877, en tant que secrétaire.