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Hypnose et Nancy, de l’école de la suggestion à Ipnosia, centre de formation dont une antenne s’ouvre à Nancy !

Longtemps considérée comme une discipline mystérieuse et parfois hermétique aux yeux du grand public, l’hypnose trouve aujourd’hui sa place dans le domaine de la santé, du bien-être ainsi que du développement personnel.
Loin des spectacles et des salles de music-hall, cet outil à part entière s’inscrit peu à peu dans les pratiques hospitalières et de plus en plus de professionnels de santé se forment ou souhaitent se former à cette technique.

 

 

L’histoire de l’hypnose moderne débute au milieu du XVIIIème siècle sous l’impulsion de Frantz- Anton Mesmer (1734-1815), médecin de nationalité allemande, qui postule l’existence d’un fluide nommé magnétisme animal (par analogie avec le magnétisme minéral)….

Frantz- Anton Mesmer conceptualise l’idée selon laquelle la maladie serait avant tout l’expression d’une mauvaise circulation de ce fluide au sein du corps du patient et que le magnétiseur/thérapeute, pourrait, grâce à des « passes magnétiques » (imposition des mains) ou l’utilisation d’objets magnétisés, libérer ce blocage et ainsi rétablir la continuité du flux originel.

Au fur et à mesure de sa pratique, Mesmer constate que lors des séances, les patients entrent dans des états de transes spectaculaires. Ces états s’apparentent à l’époque à des états d’agitation, d’évanouissement, de tremblements visuellement impressionnants pour les observateurs.
Il nomme alors cet état : « crise magnétique ». Selon lui, ces crises sont l’une des manifestations de la levée du blocage du fluide, et conditionnent le succès de la thérapie et donc la guérison.

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A posteriori, nous pouvons tenter d’expliquer ces crises au travers du modèle cognitif d’une époque imprégnées de pensées magico-religieuses, la guérison spontanée était souvent perçue comme la levée d’une emprise extérieure.

Le succès de cette thérapie est tel, qu’une commission d’enquête scientifique est mandatée par le roi Louis XVI pour évaluer l’existence du magnétisme. Cette commission réunissant des grands savants de l’époque, invalide cette théorie et conclue dans son rapport que l’imagination même sans l’intervention du magnétiseur donne sensiblement les mêmes résultats chez les patients.

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La théorie magnétique est progressivement discréditée mais Mesmer ouvre la voie à une nouvelle façon d’approcher la maladie.

Le marquis Chastenet de Puységur (1751-1825) élève de Mesmer perpétue la théorie magnétique en nuançant cependant les effets chez le patient et en reconsidérant le rôle du thérapeute, qui n’est plus selon lui celui le « guérisseur », mais celui qui réveille chez le patient son pouvoir de guérison. Cette manière d’aborder les ressources du patient pose les premières bases théoriques de la psychothérapie moderne.

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James Braid, chirurgien écossais exerçant à Manchester est un des premiers à utiliser l’hypnose au bloc opératoire.
Il apparente cet état particulier à un « sommeil nerveux » en réfutant l’existence d’un fluide magnétique. Selon son expérience au bloc opératoire, la fixation prolongée du regard sur un objet brillant exerce une tension nerveuse faisant basculer le patient dans cet état singulier.

Une leçon clinique à la Salpêtrière, tableau d’André Brouillet, 1887.


Les traductions françaises de James Braid vont inspirer le Pr Jean Martin Charcot, célèbre neurologue de la Pitié Salpêtrière, qui utilise l’hypnose comme un moyen diagnostique de l’hystérie.

Selon Charcot, seuls les patientes hystériques répondent aux suggestions hypnotiques. Il considère l’hypnose comme un moyen de diagnostiquer mais aussi de traiter l’hystérie.

 

Séance d’hypnose, peinte par Richard Bergh (1858-1919).



Une école moins connue à l’époque s’oppose aux théories de Jean Martin Charcot !

Ce courant de pensée est situé à Nancy et se compose du Professeur Hippolyte Bernheim neurologue, du Dr Ambroise-Auguste Liébeault (médecin de campagne exerçant à Pont Saint-Vincent), d’Henri Beaunis (médecin), et de Jules Liégeois (juriste).

 

Hyppolite Bernheim

Nancy et l’Ecole de la Suggestion


Cette école de Nancy, également appelée « école de la suggestion »
présuppose que l’hypnose est un état de sommeil thérapeutique induit par la suggestion verbale et qu’il n’est pas un état pathologique.

De nombreuses personnalités se forment à l’hypnose à Nancy auprès de Bernheim et Liébeault, dont Emile Coué et Sigmund Freud qui s’inspire de l’hypnose et des processus inconscients pour conceptualiser les premières théories psychanalytiques.

La pratique de l’hypnose s’étiole progressivement en Europe au profit de la psychanalyse, mais garde une certaine vigueur du côté de la recherche appliquée (Pierre Janet, Clark Hull…).

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C’est avec les travaux du Dr Milton Erickson, psychiatre américain (1901-1980) que l’hypnose va prendre un nouvel élan.

 

Il transforme le champ clinique de l’hypnose de manière originale et spectaculaire, en privilégiant une approche de communication plus centrée sur les ressources du patient. En complément à l’approche directive, il propose l’utilisation de suggestions indirectes et de métaphores, de manière à contourner les résistances conscientes du patient et à favoriser le changement thérapeutique.

Considérant l’hypnose comme un état naturel, il insiste sur le fait que chaque problématique est individuelle et replace le patient en tant qu’acteur de sa prise en charge.

Cette nouvelle hypnose née outre –Atlantique s’implante en France à partir des années 1980 avec notamment le Dr Jean Godin (1931-2002) qui fonde à Paris en 1983, le tout premier Institut Milton Erickson d’Europe.

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Les années 1990 constituent, en outre, un tournant majeur dans la validation scientifique de l’état hypnotique et de ses mécanismes d’actions grâce au développement de l’imagerie cérébrale avec l’IRMf  (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle).
La définition de l’hypnose ne se limite pas à cet état neurologique singulier, elle se caractérise également au travers de l’indispensable rapport de confiance qui doit exister entre un patient et un praticien ; ce dernier utilise des techniques de communication spécifiques pour induire cet état.

Depuis plusieurs années maintenant, de plus en plus de professionnels de santé souhaitent s’initier ou se former à cette pratique. L’hypnose peut tout aussi bien trouver sa place dans le champ du somatique : prise en charge de la douleur aigüe et chronique, insomnie, nausée… que celui de la psychothérapie : traitement des phobies, TOC, addictions…


IPNOSIA Nancy est l’antenne régionale pour l’Est de la France,
qui accompagne les professionnels de santé dans le développement de leurs talents hypnotiques sous la forme de formations en hypnose médicale et en hypnothérapie.
Deux ans, qui débouchent sur un DU par équivalence pour les personnes qui souhaitent faire cette démarche.

Egalement, Ipnosia propose l’organisation de formations en intra-hospitalier autour de la communication hypnotique lors des soins (3 jours ou 5 jours, selon les objectifs souhaités).

 

La direction du centre nancéien est assurée par Virginie Adam (psychologue) et Rémi Etienne (infirmier) et l’ensemble des actions sont réalisées en coordination avec le Pr Antoine Bioy, qui est à l’initiative d’Ipnosia, ainsi que des autres responsables de centres sur le territoire.

Je les ai rencontrés lors d’une soirée de présentation du centre Ipnosia à Nancy. Une soirée riche en échanges, autant sur les champ d’application de l’hypnose qu’en partages avec les médecins ou infirmiers de l’Institut de Cancérologie de Lorraine.
Et je les remercie de m’avoir conviée !


 

 

Vous souhaitez des informations sur les programmes et les modalités d’inscription pour accéder aux formations Ipnosia, vous pouvez consulter le site ipnosia.fr 
ou par mail sur : Nancy@ipnosia.fr

Virginie Adam & Rémi Etienne
Responsables du centre Ipnosia Nancy.

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le site internet IPNOSIA – ici

 

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