Gaufrex, histoire d’une marque lorraine depuis plus de 70 ans !
Gaufrex, ça vous parle j’imagine ! Vous savez ces torchons de cuisine au tissage gaufré.
Il y en eut avec toutes sortes de dessins, des cartes de France, des recettes, des légumes… et puis la mode a changé.
Cette marque lorraine, dont le tissage en gaufré a été breveté en 1941 et la marque en 1947, a connu de nombreuses années de succès avant de passer par la fermeture de l’entreprise Tissage de Rambervillers, dans les années 1990.
En 2012, Laurent Auplat, directeur du magasin Lingorama, rachetait cette marque déposée pour lui offrir un nouvel avenir…
Nouveauté septembre 2020 : Gaufrex a aussi un site de vente en ligne – ici
Le véritable Gaufrex, c’est la Rolls du torchon de cuisine pour essuyer la vaisselle. Avec ses fils retors qui leur assurent absorption et résistance, ils sont les plus efficaces pour sécher assiettes et casseroles. Les fils formés de deux ou plusieurs bouts que l’on tord ensemble, après les avoir tordus séparément, sont des fils retors : ce sont les plus solides.
C’est d’ailleurs ce qui a expliqué leur première place en hôtellerie et restauration. Solides à l’usage autant qu’au lavage, des millions se sont vendus en France et à l’étranger.
Aujourd’hui, 20 000 pièces se vendent chaque année sur le marché français.
Des copies se font mais aucune n’égale la qualité de la marque déposée.
Au fil des péripéties, leur tissage a du être exporté au Portugal, soit quadrillé avec 5 couleurs (bleu, orange, vert, bordeaux, gris) associées au blanc, soit uni en noir ou en blanc. Ils sont tissés en jacquard : pas de différence de tonalité entre les deux faces comme lors d’impressions effectuées après le tissage.
Qu’est-ce que la Gaufrex ?
C’est un tissu composite, le compte moyen en chaîne est de 14 fils/cm, le compte moyen en trame est de 14 duites/cm.
La masse moyenne au m² est de 220 g.
Pourquoi une telle célébrité ?
Cette contexture est ultra absorbante parce que :
– les comptes ne sont pas serrés (un torchon de vaisselle standard est plus dense de 50 %),
– la double étoffe, en gros fils (Nm 1/12), est aérée et capture l’eau entre ses fils par la quasi-totalité de leur surface extérieure (une toile de bâche avec des comptes très serrés est quasiment imperméable).
Les métiers modernes sans navettes généreront des tensions dix fois supérieures. Les serviettes des années 80 – 90 seront donc moins gonflantes que leurs aînées… ce qui était souvent difficile à expliquer aux clients.
Laurent Auplat, dans une politique « made in France » travaille à rapatrier très prochainement leur tissage dans les Vosges et à redynamiser la commercialisation de ce produit qui s’inscrit dans le patrimoine économique de la Lorraine.
Histoire d’une marque
Pierre Bocquet, ingénieur des Arts et Métiers, dépose le 14 mai 1941, un brevet d’invention pour un « tissu à épaisseur irrégulière pour usages multiples », des tissus en forme de petite gaufre, sans destination particulière.
A la fin de la guerre, il s’installe à Saint Dié, et prend contact, en vue de lancer la fabrication de serviettes de toilette dérivées de son brevet, avec la Cotonnière de Moislains, près de St Quentin et le Tissage de Rambervillers.
Le 29 octobre 1947, il dépose au Tribunal de Commerce de St Dié la marque ‘GAUFREX’ .
En 1952, Pierre Bocquet est appelé à de nouvelles fonctions, directeur de l’Ecole de Filature et de Tissage d’Epinal, vend la licence de fabrication et de vente des tissus Gaufrex au Tissage de Rambervillers.
A l’époque Gaufrex est synonyme de serviette de toilette avant l’évolution de la gamme.
Comme le maman de Catherine, adoptez pour votre toilette « Gaufrex », le linge des peaux délicates. En faisant chaque jour votre toilette avec Gaufrex, votre épiderme merveilleusement nettoyé et massé conservera toute sa souplesse et sa fraîcheur naturelle. Insensiblement, votre peau débarrassée de toutes ses impuretés et sous l’effet de ces massages répétés retrouvera une nouvelle jeunesse !
On n’a rien inventé, j’adore 🙂
La serviette de toilette change de nom.
La Gaufrex, rebaptisée ‘KATHRIN’ quand elle est quadrillée couleur, ou ‘BLANCHE’ lorsqu’elle est unie, est destiné à la toilette, vu ses grandes dimensions (60×90) et ses facilités d’emploi. Grand teint, très solide et très absorbante grâce à son gonflant, pouvant bouillir sans problème, séchant rapidement, elle ne nécessite aucun repassage, action nuisant à ses qualités d’absorption.
La Gamme s’étend.
La vente des serviettes Gaufrex, dont la gamme s’élargit – les inscriptions tissées apparaissent en 1956, les draps de bain, parures et autres articles plus élaborés en 1967 – booste l’activité de la société qui voit son chiffre d’affaire augmenter entre 1955 et 1966 de 5 % en moyenne par an !
Des spots publicitaires passent sur les ondes à Europe n°1.
Ses propriétés reconnues officiellement, la serviette magique obtient le label fort envié de Qualité France.
La concurrence s’accélère !
Bien des concurrents du Tissage prennent ombrage de ce succès sans faille et tentent par tous moyens de contourner ce brevet et les modèles déposés. Pas moins de 28 conflits entre 1958 et 1975 ! Aucun concurrent n’aura gain de cause.
Le brevet de fabrication tombe dans le domaine public le 12 mai 1967, et les modèles issus de celui-ci, malgré leurs deux reconductions, subissent le même sort en octobre 1996.
Seule la marque déposée ‘GAUFREX’ continue de bénéficier d’une protection étendue.
Quant à Laurent Auplat, l’heureux propriétaire de la marque aujourd’hui, il s’amuse à constituer une collection, dans les brocantes, sur le net, parfois même dans une salle des ventes 🙂 Certains avoisinent les 100€ !
La gamme – les prix
Dans son univers Lingorama d’Essey-Lès-Nancy, les torchons Gaufrex sont des vedettes !
Vendus 4€ l’unité, le plus intéressant est de les acheter par lot de 3 : 10.50€ à carreaux ou 12€ unis,
et par 12 pour les inconditionnels 🙂 : 35€ le lot à carreaux.
Ils sont 100% coton dans la tradition et se lavent à 90° si nécessaire.
Marie Auplat vous recommandera de les étirer avant de les étendre mais surtout de ne pas les repasser pour conserver leurs propriétés !
Ils sont aussi déclinés en bavoirs pour adulte et rendent bien des services par leurs dimensions et leurs qualités.
Quant aux miens, ils sont noirs ou blancs, servent principalement d’essuie-mains, trouvent leur place autant en cuisine que dans la salle de bains, s’emmènent en pique-nique et comme il n’y a rien que j’aime autant que le linge de toilette très fin, je suggérerais même à Monsieur Auplat de les décliner de nouveau en serviettes de toilette !
Les nouvelles couleurs 2020 : blanc et noir toujours, du gris anthracite, du bleu pétrole, du jaune moutarde et dès février un rouge qui réveille les cuisines !
La nouveauté 2020 : la vente en ligne
Sur le site Comaco.fr qui regroupe des entreprises locales, nous trouvons déjà quelques produits Lingorama en vente en ligne. C’est tout nouveau, le catalogue va s’enrichir très rapidement !
Lingorama
18, rue des Tarbes – Essey-Lès-Nancy
03 83 21 03 62
Lundi 14 h – 19 h
Du mardi au samedi : 9 h 30 – 12 h 30 / 13 h 30 – 19 h