Emile Friant « le dernier naturaliste » au musée des Beaux-Arts de Nancy, du 4 novembre 2016 au 27 février 2017
Le Musée des Beaux-Arts de Nancy propose une grande exposition monographique consacrée à Émile Friant.
Des premiers dessins à l’évocation des grandes peintures décoratives, cette rétrospective s’attache à souligner les talents multiples de l’artiste : dessinateur, graveur, portraitiste, peintre de scènes de genre.
Mais c’est aussi son âme qui s’y dévoile … au travers des presque 250 œuvres exposées.
La dernière exposition qui lui était consacrée date de 1988.
Dès les premiers pas on découvre cette toile vendue à Londres en 2009 dont on a depuis perdu la trace…
Certaines toiles semblent rattachées directement au symbolisme tel Au pays des nuées, où un ballon s’élève dans des nuages peuplés de corps de femmes en extase. Le bas de la toile offre une vue aérienne de Nancy, depuis l’applomb du plateau de Malzéville; Dans une vision wagnérienne de l’ascension aérostatique du peintre, son jet de lest prend une portée artistique métaphorique.
Puis au fil des salles consacrées à Emile Friant et mises en scène comme des tableaux et selon des thématiques déterminées, on découvre Emile Friant à l’atelier, en portraitiste …
peintre de société, des amoureux, portraitiste …
La peine capitale – 1908
La petite barque-1895
Les ombres portées-1891
portrait d’Henri Hunziker-1928
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Émile Friant naît le 16 avril 1863 à Dieuze en Moselle.
En 1872 sa famille quitte la Moselle annexée et vient habiter à Nancy.
Le jeune Émile entre à l’école mais les études l’ennuient. Il préfère pratiquer le dessin.
En 1874 il entre à l’école de dessin de Nancy où il reste jusqu’en 1879. Friant se lie d’amitié avec Victor Prouvé et Camille Martin.
Dès 1878, il participe au Salon nancéien où il présente son tableau La Porte Saint Georges (Nancy, Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain) ainsi qu’un autoportrait (Metz, Musée de la Cour d’Or).
1879 : il obtient de la ville de Nancy et du département une bourse qui lui permet de poursuivre ses études à Paris.
Il entre à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Cabanel où il retrouve Victor Prouvé.
A Paris, il a le mal du pays et rentre régulièrement retrouver ses amis du sport nautique : Friant est en effet un grand sportif qui pratique le canotage, l’escrime et la marche.
L’artiste rencontre ses premiers succès au Salon avec une mention honorable.
En 1883, il tente le Prix de Rome dont le sujet est Œdipe maudit son fils Polynice et obtient le Second grand prix. L’œuvre est acquise par l’État et envoyée à Rouen, à l’Hôtel des Sociétés savantes en 1909 (aujourd’hui déposé au Musée des Beaux-Arts de Rouen).
En 1885, il fait la connaissance du comédien Constant Coquelin qui sera l’un de ses principaux mécènes.
En 1885-1886, il effectue son service militaire à Paris.
A l’issue du Salon de 1886, il obtient une bourse de voyage.
En décembre, il part avec les peintres Henri Royer (1869-1938) et Armand Lejeune (1865- ?) en
Belgique et en Hollande.
En novembre 1887 au Salon de Nancy, Friant expose : Soir d’automne (ou Les Amoureux) (Nancy, Musée des Beaux-Arts). L’œuvre a beaucoup de succès.
« La Toussaint » présentée par Michèle Leilen, une des commissaires de l’exposition
Mais c’est l’année 1889 qui consacre l’artiste. Friant présente au Salon parisien La Toussaint.
Il obtient le Prix du Salon ainsi qu’une bourse de voyage.
Puis à l’Exposition universelle, il reçoit la médaille d’or de l’exposition et est fait Chevalier de la Légion d’honneur. L’œuvre est achetée par l’État pour le musée du Luxembourg.
A l’issue de l’exposition, il repart aux Pays-Bas, puis en Espagne, à Monaco et à Alger.
En 1891, il obtient la commande d’un décor pour l’hôtel de ville de Nancy : Les jours heureux (Nancy, Musée des Beaux-Arts).
La carrière de l’artiste sera dès lors jalonnée de succès : médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900, officier de la Légion d’honneur en 1901, professeur de dessin aux cours du soir à l’École des Beaux-Arts de Paris, membre de l’Institut en 1923 puis Commandeur de la Légion d’honneur en 1931.
Passionné par les évolutions techniques, Friant s’intéresse à l’aérostation et fonde dès 1893 avec Eugène Corbin une société aérostatique dont il est président. Chaque année, au 14 juillet, les Nancéiens peuvent assister à un envol de ballon Place Stanislas.
Après 1900 l’artiste se consacre plus à la gravure qu’à la peinture. Il pratique cet art plutôt en dessinateur et utilise la pointe sèche ou le vernis mou, plus rarement l’eau-forte, toutes techniques se rapprochant du dessin.
La guerre est déclarée en août 1914. Trop âgé, Friant ne peut être mobilisé mais il participe activement au conflit. Il décide d’ailleurs de rester à Nancy pour être au plus près de la zone des combats. Il cherche, par ses inventions, à améliorer les conditions de vie des soldats. Il conçoit par exemple un réservoir increvable pour les avions. Il réalise également de nombreuses affiches de propagande incitant à l’effort de guerre et participe à quatre missions artistiques aux Armées.
Le 9 juin 1932 Émile Friant meurt à Paris.
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Infos pratiques
Emile Friant « Le dernier naturaliste »
du 4 novembre 2016 au 27 février 2017
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi.
Fermeture les 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 1er novembre et 25 décembre.
Tarif normal : 7 €
Tarif réduit : 4,5 €
Audioguide : 3 € (en plus du droit d’entrée)
Visites commentées : 3 € pour les visites d’1 heure / 4 € pour les visites d’1h30 à 2h (en plus du droit d’entrée)
Et pensez aux 1er dimanches de chaque mois qui ouvrent gratuitement les portes des musées de Nancy !
Catalogue de l’exposition
Un catalogue de référence, coédité par la Ville de Nancy et les éditions Somogy est publié à l’occasion de l’exposition. Ouvrage de 208 pages – 200 illustrations – format : 28 x 22 cm- prix de vente : 28€
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Autour de l’exposition Emile Friant
Visites commentées de l’exposition : tous les mercredis, samedis et dimanches à 15h
Visites thématiques autour de l’exposition
Une heure, une œuvre : Le samedi à 11h
– Ombres portées 5 novembre, 3 décembre, 7 janvier, 4 février
– La Noyée 12 novembre, 10 décembre, 14 janvier, 11 février
– Les Canotiers de la Meurthe 19 novembre, 17 décembre, 21 janvier, 18 février
– La Peine capitale 26 novembre, 28 janvier, 25 février
Friant aujourd’hui : regards d’artistes contemporains, 5 artistes contemporains revisitent l’œuvre de Friant
Samedi 10 décembre à 14h
Conférences
Émile Friant et le marché de l’art par Léa Saint-Raymond doctorante en histoire de l’art à l’université de Paris-Ouest Nanterre La Défense.
– Mercredi 9 novembre : Émile Friant et la gravure par Marine Kisiel conservatrice au musée d’Orsay
– Mercredi 14 décembre : Collectionneur collectionné par Mô Frumholz, co-commissaire de l’exposition Émile Friant, un nouveau regard, Vic-sur-Seille, 2006
– Mercredi 11 janvier : La Part de l’ombre par Mô Frumholz, co-commissaire de l’exposition Émile Friant, un nouveau regard, Vic-sur-Seille, 2006
– Mercredi 8 février : Entrée libre sans réservation dans la limite des places disponibles
Auditorium du Musée des Beaux-Arts – Du Réalisme au Naturalisme : représenter le réel
Cycle de conférences organisé dans le cadre des cours de l’Ecole du Louvre proposé par les Amis du musée et assuré par Charles Villeneuve de Janti, conservateur en chef du patrimoine, directeur des musées de Nancy, chargé de cours à l’Ecole du Louvre et co-commisaire de l’exposition
5 séances de 1h30, les jeudis, de 18h15 à 19h45.
– « Allégorie réelle » : la question du sujet chez Gustave Courbet – Jeudi 1er décembre 2016
– Le Réalisme selon Gustave Courbet – Jeudi 8 décembre 2016
– Résonnances du Réalisme en France et en Europe – Jeudi 15 décembre 2016
– « Reproduire la nature telle qu’elle est » : la naissance du Naturalisme – Jeudi 5 janvier 2017
– Le Naturalisme à l’épreuve de la modernité – Jeudi 12 janvier 2017
Renseignements et inscriptions :
Les Amis du Musée, Association Emmanuel Héré – 03.83.85.30.74
Pour le jeune public
Visite découverte de l’exposition
Les dimanches 13 novembre, 11 décembre, 8 janvier et 12 février à 10h30
Visites en famille
Découverte en famille de l’exposition
Les dimanches 13 novembre, 11 décembre et 8 janvier et 12 février à 16h
Visites thématiques autour de l’exposition :
sur le modèle des » Une heure, une œuvre » pour les adultes, le jeune public est invité à découvrir quatre créations et artistes contemporains inspirés par Émile Friant. À partir de 6 ans
Le samedi à 11h
– Gilbert Coqalane : 5 novembre, 3 décembre, 7 janvier ou 4 février
– Jochen Gerner : 12 novembre, 10 décembre 14 janvier ou 11 février
– François Malingrey : 19 novembre, 17 décembre 21 janvier ou 18 février
– Edwart Vignot : 26 novembre, 28 janvier ou 25 février
Festivités de saint Nicolas
Dans les airs avec Monsieur Friant
Atelier ouvert en continu autour de l’exposition à suivre en famille ou entre amis.
Samedi 3 et dimanche 4 décembre de 10h à 18h
Spectacle
Émile Friant, une vie de peinture
Création en partenariat avec le CDN Nancy Lorraine – Théâtre de la Manufacture
Lecture d’extraits d’Au revoir Monsieur Friant de Philippe Claudel et de lettres d’Émile Friant par Michel Didym, directeur du théâtre de la manufacture
Vendredi 16, samedi 17, dimanche 18, mercredi 21 et jeudi 22 décembre à 19h
Vendredi 6 à 20h, samedi 7 et dimanche 8 janvier à 19h
Vendredi 13 à 20h, samedi 14 et dimanche 15 janvier à 19h
Vendredi 20 à 20h, samedi 21 et dimanche 22 janvier à 19h
Renseignements et réservations auprès du Théâtre de la Manufacture
03 83 37 42 42 – public@theatre-manufacture.fr