la Ville de Nancy rassemble les œuvres de Claude Weisbuch – devenons mécènes pour célébrer cet artiste majeur nancéien !
La Ville de Nancy, dans le cadre du projet « Graveurs lorrains contemporains », souhaite acquérir un ensemble de 79 estampes de Claude Weisbuch !
Ce lot d’estampes très rares date de sa période nancéienne, et avant 1961, année de sa consécration critique.
Cette acquisition s’inscrit dans un projet global qui concerne les graveurs lorrains contemporains, mené par les Bibliothèques de Nancy sur les années 2017 à 2019.
Faire un don, c’est permettre à une partie des œuvres de Claude Weisbuch de rester sur leur terre d’origine. Chaque don est en grande partie déductible de nos impôts.
Biographie de Claude Weisbuch et explications …
Né à Thionville en 1927, Claude Weisbuch a passé son enfance à Nancy.
Formé à l’École des Beaux-Arts de Nancy, il suit avec assiduité les cours de dessin et de composition décorative de Camille Hilaire et ceux d’André Vahl, professeur de gravure.
Son amitié avec le peintre Camille Hilaire (1916-2004) va durer quasiment un demi-siècle. Il lui enseigne les bases du dessin et l’encourage à trouver sa propre expression personnelle.
En 1953, à l’âge de 26 ans, il devient professeur de gravure à l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne.
Bercé dans la tradition de la gravure lorraine et celle des grands maîtres, Claude Weisbuch n’a de cesse d’explorer leur univers et de rendre hommage à ceux qui ont donné au cuivre toutes ses lettres de noblesse.
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Il débute ses premières expositions à Nancy en 1951. Il y présente essentiellement des dessins et des estampes sur le thème de la paysannerie lorraine, les travaux des champs ou l’histoire de la guerre en Lorraine.
« Dans sa scène des travaux des champs, il campe des paysannes dans un style expressionniste puissant qui dépasse la peine des glaneuses pour atteindre le drame de la condition humaine ».
Parmi les œuvres exposées on retrouve certaines thématiques qui lui sont chères comme Don Quichotte mais aussi les Glaneuses.
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Le dessin occupe une part importante de son travail.
En 1956, il obtient le Grand Prix National de Dessin mais c’est surtout en 1957 que l’artiste va connaître son premier grand succès à Paris à la Galerie Saint-Placide.
La consécration arrive en 1961, avec le prestigieux Prix de la Critique. A partir de cette date, la carrière de l’artiste connaît un succès considérable.
La France, l’Europe, puis le monde (notamment le Japon) le reconnaissent très vite comme l’un des artistes majeurs de son temps, lui qui ne cherche à appartenir à aucune école, se voulant lui-même, libre d’évoluer loin des modes et des styles, fidèle à son amour du dessin, fidèle à ses sujets de prédilection.
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A partir de 1966 il s’intéresse à l’illustration de livres. Le premier ouvrage qu’il illustre n’est autre que le célèbre Chevalier de la Charrette, de Chrétien de Troyes.
« D’un trait tourbillonnant, le graveur projette sur le cuivre des volumes qui engendrent des êtres instinctifs et brutaux uniquement soucieux de réduire l’ennemi à merci.[…] Tous les effets convergent pour donner à l’œuvre un brio saisissant […] Dans toutes ces gravures l’expression est portée à son point culminant d’intensité plastique et de chaleur humaine […] De Weisbuch au trait déchiqueté et dont la création s’inscrit dans le sillage de Claus Sluter, Ligier Richier, Francis Gruber, il n’y avait aucune concession à attendre. Conscient du raffinement sauvage de l’époque qui inspire son propos, il burine des personnages d’une naïveté déconcertante, animés par des sentiments simples mais énergiques.»
Il continuera à illustrer d’autres grands auteurs comme Érasme ou Machialvel.
Pour la plupart de ces gravures, il utilise la pointe sèche, technique la plus proche du dessin, permettant à l’artiste de travailler rapidement, sans hésitation, et d’apposer sa pensée sur la plaque de cuivre.
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Dès son adolescence, Claude Weisbuch s’intéresse à certains artistes et hommes de lettres.
Jacques Callot, son compatriote lorrain, accompagne son œuvre durant toute sa vie. Passionné par l’artiste au point d’en collectionner les œuvres, il réalise, dès les années 1960, plusieurs séries rendant hommage au talent du graveur lorrain.
Claude Weisbuch a pu généreusement exprimer son intérêt pour l’œuvre de Callot et la Commedia dell’Arte.
Claude Weisbuch participe également à la grande rétrospective Callot de 1992 à Nancy, qui célèbre alors le 400e anniversaire de la naissance de Jacques Callot.
D’autres artistes suscitent son admiration tels Honoré Daumier, Tiepolo, Théodore Géricault, Eugène Delacroix, Gustave Courbet et surtout Rembrandt vont marquer une partie de son œuvre.
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Qualifié par de nombreux critiques comme l’artiste du mouvement, Claude Weisbuch a réalisé de nombreuses œuvres montrant la décomposition du mouvement de la figure humaine.
Les violonistes, les chevaux, les danseurs et autres artistes se voient ainsi animés par un trait vif et dynamique.
Son trait précis et dynamique livre une œuvre tout en mouvement et tourbillonnante sur des thèmes qu’il affectionne : le théâtre, l’opéra, le milieu équestre, les musiciens, les joueurs de carte, les danseurs de Kabuki ainsi que de nombreux portraits.
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Claude Weisbuch s’est éteint le 13 avril 2014, laissant derrière lui une œuvre impressionnante de par sa cohérence et son aboutissement. Graveur, lithographe et dessinateur, il a offert aux amoureux du trait une passion intacte et toujours renouvelée par la grandeur de son ambition gestuelle.
Natacha Pelletier pour Passion estampes
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Le projet
La Bibliothèque Stanislas est l’institution de conservation et de valorisation
du patrimoine écrit et graphique de la Ville de Nancy.
La bibliothèque Stanislas conserve une collection remarquable de livres illustrés et d’œuvres gravées permettant de retracer toute l’histoire de la gravure, en particulier l’histoire de la gravure en Lorraine.
Terre de graveurs, la Lorraine a vu naître de grands talents tels Jacques de Bellange (1575-1616), Jacques Callot (1592-1635), Sébastien Leclerc (1637-1714), Victor Prouvé (1858-1943) ou encore Étienne Cournault (1891-1948).
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Il s’agit de rassembler, documenter et valoriser les œuvres d’artistes représentatifs de l’activité artistique à Nancy dans la deuxième moitié du XXe siècle et du XXIe siècle. En 2017, ce sont les trois graveurs Claude Weisbuch, Jacques Hallez et Roland Grünberg qui sont concernés par ce projet.
L’ensemble d’œuvres proposé à l’acquisition est extrêmement intéressant pour trois raisons :
-la première est qu’il contient énormément d’œuvres représentant la Lorraine, les paysannes lorraines, les traditions rurales et les costumes traditionnels,
-la seconde est que dans cet ensemble on perçoit la recherche plastique et les essais techniques de l’artiste, ses différents essais de style, de trait,
-la troisième est qu’il contient aussi des témoignages de l’histoire de la Lorraine.
Pour cette acquisition, la Bibliothèque Stanislas a travaillé avec Alexandre Paulus, responsable de la Galerie 125 à Argancy, grand amateur de l’œuvre de Claude Weisbuch, Joëlle Weisbuch, l’épouse de l’artiste ainsi que ses enfants.
L’ensemble concerne la période nancéienne de l’artiste, juste avant qu’il soit récompensé par le prix de la Critique de 1961 et donc juste avant qu’il soit célèbre.
Il se compose de 79 estampes réalisées entre 1948 et 1959.
Ces tirages, à très peu d’exemplaires, voire à tirage unique, témoignent d’une période de recherche plastique et technique de l’artiste.
Cet ensemble ne figure pas du tout ce qu’on connaît de l’œuvre de Weisbuch, tels les musiciens, les danseurs, etc.
On pourrait même croire qu’il ne s’agit pas du tout du même artiste. A travers certaines œuvres, il laisse transparaître la grande influence des maîtres lorrains sur son travail. Un trait noir, pur et velouté qui rappelle la technique de ces deux grands maîtres en la matière. Certaines œuvres se rapprochent aussi, dans leur style, de celles d’Etienne Cournault ou de Francis Gruber.
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Une convention a été signée fin décembre entre la Ville de Nancy et la Fondation du Patrimoine, représentée par son délégué régional Dominique Massonneau afin de mettre en place la souscription Weisbuch et une collecte de dons auprès des particuliers et des entreprises.
Les dons en provenance des particuliers comme des entreprises, bénéficient de déductions fiscales autorisées par la loi :
-66% du don pour l’impôt sur le revenu
-75% du don pour l’impôt sur la fortune
-60% du don pour l’impôt sur les sociétés pour les entreprises
Chacun peut y souscrire ! soit en renvoyant l’imprimé ci-dessous ou directement en ligne via le site de la Fondation du Patrimoine.
télécharger cet imprimé – ici
faire un don sur le site de la Fondation du Patrimoine – ici
Les bibliothécaires de la Ville de Nancy réfléchissent, concoctent, planifient des surprises pour mettre en valeur cette opération… mais de tout cela je vous en parlerai en temps voulu 🙂
Les donateurs privés ne sont pas oubliés.
-pour un don supérieur à 50€, un catalogue leur sera offert,
-un don supérieur à 400€, ils seront reçus à une présentation où leur seront dévoilées les œuvres de Claude Weisbuch
-un don supérieur à 1000€, une sérigraphie en hommage à Claude Weisbuch leur sera offerte !
De la sérigraphie en hommage à Claude Weisbuch à la privatisation le temps d’une soirée de la Bibliothèque Stanislas, les contreparties en nature pour les entreprises sont-elles aussi variées et de qualité.
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La Fondation Lotharingie, abritée par la Fondation du Patrimoine, a pour objet d’apporter un soutien financier aux actions de restauration, de mise en valeur, de préservation et de valorisation du patrimoine immobilier, mobilier et naturel relatif :
-au palais Ducal de Nancy,
-au parc de la Pépinière
-à la Chartreuse de Bosserville.
Et sur décision de son Conseil d’administration, de tout élément remarquable du patrimoine de la Métropole du Grand Nancy.
C’est ainsi que se construit cette souscription Claude Weisbuch, l’occasion pour certains de découvrir cet artiste lorrain remarquable, pour d’autres de participer à la construction de notre patrimoine de demain !
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