Buc’hoz : naturaliste du siècle des lumières et médecin ordinaire de Stanislas
En haut de l’avenue de Boufflers, à quelques mètres de l’église Sainte Anne, se trouve un espace dédié à Pierre Joseph Buc’hoz.
Malgré ses nombreuses publications consacrées aux sciences naturelles, Buc’hoz qui a été médecin ordinaire du Roi Stanislas reste un naturaliste méconnu.
Pierre-Joseph BUC’HOZ est né à Metz le 27 janvier 1731.
Le prénom choisi, par ses parrain et marraine, était Joseph Pierre et le nom initialement inscrit sur le registre est Bughaut. Sur ce même registre on remarque que ce nom de Bughaut est barré à deux reprises et remplacé par Buchoz en un mot.
Après ses études de droit il est nommé avocat en 1750. Puis en 1752 il entreprend des études de médecine.
Il se marie le 9 janvier 1755 à Françoise Marquet, fille du Docteur François-Nicolas Marquet, avec lequel il écrit quelques ouvrages de médecine.
A la fin de ses études de médecine, en 1759, il soutient deux thèses de doctorat intitulées :
Question de médecine : doit-on introduire en Lorraine l’inoculation de la petite vérole ?
Question de médecine tirée de la sémiotique, peut-on connoître le poux par la musique ?
Muni de son diplôme de médecin, il est nommé démonstrateur en botanique au collège royal de médecine de Nancy où il ouvre son premier cours de botanique.
Il est nommé médecin de Stanislas en 1763. Mais il n’exerce pas ces fonctions et ce titre était l’occasion, pour Stanislas, d’encourager la production tant scientifique qu’artistique.
Buc’hoz se consacre à la botanique, c’est pourquoi il se présente comme médecin botaniste. Il écrit de nombreux ouvrages sur le sujet, mais également sur la zoologie, la géologie en particulier et les sciences de la nature en général.
Son intérêt pour les Sciences le conduit à être membre des Académies de Metz, Nancy, Angers, Béziers, Bordeaux, Châlons-sur-Marne, Lyon, Rouen, Mayence,…
Cette production pléthorique est beaucoup critiquée, par les éminents naturalistes comme Daubenton et Jussieu, entre autres.
En 1767, il s’installe à Paris pour surveiller la gravure de ses planches. Il ne retournera plus en Lorraine et il annoncera : Il devient alors médecin de Monsieur, Frère du Roi, Comte d’Artois.
En 1778, il est obligé de vendre les livres de sa bibliothèque en raison de difficultés financières engendrées par la publication de son Histoire Universelle du Règne Végétal et des affaires judiciaires dans lesquelles il est engagé…
Il meurt à demi fou le 30 janvier 1807 à Paris.
Son œuvre
Il serait l’auteur plus de 500 ouvrages publiés à Nancy ou à Paris le plus souvent, mais également à Londres, à Amsterdam.
Dans les anciens ouvrages de botanique, Buch’oz est souvent considéré comme un compilateur et comme un scientifique peu scrupuleux. Il est largement dénigré. Il reste que cet auteur prolifique a rédigé une abondante littérature qui donne d’intéressantes informations sur la flore et la végétation de la Lorraine.
Bon nombre de ses ouvrages de botanique recèlent de très belles gravures.
Plusieurs ouvrages concernent plus particulièrement la Lorraine :
– Traité historique des plantes qui croissent en Lorraine et dans les Trois évêchés, contenant leur description, leur figure, leur nom, l’endroit où elles croissent, leur culture, leur analyse et leurs propriétés, tant pour la médecine que pour les Arts et Métiers.
– le Tournefortius Lotharingiae (1766) ou catalogue des plantes qui croissent en Lorraine recense 1211 plantes de Lorraine.
– le Valerius Lotharingiae (1768) ou catalogue des mines, fossiles, sables et cailloux qu’on trouve dans la Lorraine et les Trois-Evêchés.
– l’Aldrovandus Lotharingiae, (1771) ou catalogue des animaux, quadrupèdes, reptiles, oiseaux, poissons, insectes, vermisseaux et coquillages qui habitent la Lorraine et les Trois-Evêchés.
En 1772 il publie chez Costard, libraire à Paris l’Histoire Naturelle du Règne Végétal et mentionne en début d’ouvrage dans un avis « cet ouvrage est une seconde édition du traité historique des plantes de la Lorraine : on n’y a changé que le titre et les principaux endroits où elles croissent ; on a voulu par-là faire voir que le traité historique des plantes de cette province ne lui est pas tellement propre… ». Cet ouvrage est sans doute le plus beau qu’il ait produit.
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