Ils font Nancy ! Portrait de Matthieu Dussouillez, bientôt directeur de l’Opéra national de Lorraine
Il semble que c’est en Matthieu Dussouillez que la perle rare ait pris corps. Le 1er juin 2019, ce jeune homme à la tête bien faite succédera officiellement à Laurent Spielmann et occupera le poste de directeur de l’Opéra national de Lorraine….
Ils font Nancy !
C’est dans le dernier numéro du Nancy Mag’ que vous pourrez lire le portrait de Matthieu Dussouillez, bientôt directeur de l’Opéra national de Lorraine, que j’ai eu le plaisir de rencontrer pour ces lignes qui taguent un parcours … hors pair !
Parcours d’une tête bien faite
Le supposerait-on, ni mélomanes, ni musiciens dans son entourage, mais la musique s’est penchée sur son berceau, a joué son envoutante mélodie et l’a conquis trépidante, avec ses percussions et son tuba.
Enfant du Haut-Jura, né à Champignolles en 1985, Matthieu Dussouillez y grandit jusqu’au bac qu’il obtient en section scientifique. Il emballe alors son cuivre et ses pistons, direction le conservatoire de Dijon.
Nancy pointe une première fois ses talents. L’intelligence artistique de Matthieu Dussouillez conjuguée à son éducation plus académique, le font rejoindre l’ICN à Nancy en même temps qu’il intègre le conservatoire de Bourgogne. Il se spécialise dans cette grande école en contrôle de gestion.
Sa vie active commence ensuite à Ornans dans le Doubs avec un passage dans l’industrie chez Altsom Transport. Pour un temps, car en 2009 il postule à l’Opéra de Dijon et rejoint l’équipe de Laurent Joyeux, qui en est alors le directeur. Pendant deux ans, il s’attelle à l’administration et aux finances.
En 2011, une première évolution au sein du lieu le mène au pilotage des réformes en tant que Directeur Administratif et Financier. Puis il est nommé Directeur Général Adjoint, poste qu’il occupera jusqu’en 2018. Sous son impulsion, l’Opéra de Dijon obtiendra le label de Théâtre lyrique d’intérêt national.
Quand Nancy joue à nouveau sa partition…
2018, Laurent Spielmann dirige désormais l’Opéra national de Lorraine depuis 18 ans, il annonce sa retraite de cette fonction. Les ors, les velours, le foyer, la scène, les coulisses, les programmes tendent vers une nouvelle personnalité. Matthieu Dussouillez sera retenu parmi 7 candidats. 22 opéras en France, il est aujourd’hui à 34 ans, le plus jeune directeur de notre hexagone.
Nommé fin mai 2018 et directeur délégué en place à l’Opéra national de Lorraine depuis le 1er septembre, ces quelques mois passés aux côtés de Laurent Spielmann le familiarise avec son nouveau décor.
Si Matthieu Dussouillez s’inscrit dans les pas de son prédécesseur et si la question esthétique reste son crédo, il se donne pour mission de faire comprendre l’opéra au plus grand nombre. Analyser les problématiques qui peuvent opposer les préoccupations de notre époque à la fulgurance de l’opéra afin d’ouvrir les portes de ce théâtre lyrique à un public plus large et plus jeune, y inscrire une spontanéité, constitueront sa principale ligne de conduite. Sans pour autant sacrifier la qualité de la programmation et vider l’opéra de son sens : l’art est un rempart contre la barbarie, il nous autorise à penser, réfléchir, apprendre et nous élever.
Multiples facettes
Sportif de haut niveau, ultra trailer (80 km du Mont Blanc entre autres), à Nancy il pratique le crossfit (méthode sportive de conditionnement physique de type entraînement croisé !) plusieurs fois par semaine, court le long du canal, s’applique à lire au moins une demi-heure par jour (avec une appétence pour Romain Gary ou Stephan Zweig), aime cuisiner (il a pris quelques cours chez Alain Ducasse) des tagliatelles au ragoût à la sauce au vin jaune et aux morilles, apprécie les vins naturels et les cépages du Jura ou italiens, se régale Chez Madame et cela va de soi, écoute de la musique.
Eclairage en la matière, il se définit wagnérien avant tout, aime Strauss, Mozart, Haendel, les répertoires des 17e et 18e siècles, écoute du jazz, de la pop, Peter Van Poehl, Neil Young, joue du piano, avoue un faible pour les concerts symphoniques et teinte le tout de douceur de vivre.
Matthieu Dussouillez ne pouvait que trouver place dans le bel écrin de la place Stanislas !