Nancy et la guerre de 1870 !

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Tout à commencé par la « dépêche d’Ems »; un prétexte diplomatique pour que la Prusse engage la France de Napoléon III sur le chemin de la guerre, le 19 juillet 1870 la guerre est déclarée.

guerre 1870

L’armée de l’empire Français subit l’envahissement des armées Allemandes, en effet l’enjeu principal de Bismarck était de liguer, et d’unifier la multitude de royaumes Allemands contre un ennemis commun  : La France.

Un grand merci à Arnaud Bastien, à qui nous devons cette page histoire !

En Lorraine il y eu la bataille de Mars la Tour ( 54) le 16 août 1870, victoire mal exploitée. Et celle de St Privat ( Gravelotte pour les Allemands) (57) le 18 août 1870, défaite française.
Mais aussi le siège de Metz et la capitulation du maréchal Bazaine avec ses 150 000 hommes !

Au plus prés de Nancy; le village de Fontenoy sur Moselle fût le théâtre d’une sanglante répression prussienne liée à une action de sabotage ( de chasseurs des Vosges ) du pont ferroviaire de la ligne Paris-Strasbourg. Un beau monument aux morts est là pour en témoigner .

Nancy est occupée rapidement après la défaite et subit l’état de siège et le couvre-feu dès le 12 août 1870. Le 16 août, 30 000 soldats allemands débarquent à Nancy, s’installent dans les casernes abandonnées par l’armée française, mais les 240 officiers sont logés en ville, aux frais de la ville, aussi …

 

 

Le 2 septembre 1870, suite à la défaite de Sedan; l’empereur Napoléon III abdique et provoque ainsi la chute du Second Empire et la proclamation de la République, l’armistice est signé le 15 février 1871.

 

Les conséquences 

L’avènement de la troisième république, l’unification des états Allemands sous l’égide de la Prusse et la proclamation du deuxième reich dans la galerie des glaces de Versailles.

Pour le Grand Est:
-la perte d’une grande partie de l’Alsace, sauf Belfort ( alors dans le haut-rhin) qui grâce au colonel Denfert-Rochereaux et à la résistance de la ville, restera français d’où la création du territoire de Belfort.

-Le département de la Meurthe disparaît, coupé en deux; la Moselle est morcelée et laisse Longwy au nouveau département de la Meurthe-et-Moselle, qui lui épouse alors la nouvelle frontière.

-Nancy devient une ville frontalière et le pôle économique de l’Est de la France; la Meurthe et Moselle accueille les optants, les Alsaciens et Mosellans qui ne veulent vivre sous le régime impérial Allemand.

La Meurthe et Moselle devient alors le département le plus riche de France, et suite à ce boum économique un mouvement de créateurs ce fait jour: l’école de Nancy.

De 1870 à 1918 l’Alsace Moselle restera allemande et en 1918 en redevenant français ils garderont le régime local….

Et Nancy ?

Par Jean-Claude Couturier

[**Les conséquences du traité de Francfort*]

Nancy est occupée rapidement après la défaite et subit l’état de siège et le couvre-feu dès le 12 août 1870.
Le 16 août, 30 000 soldats allemands débarquent à Nancy, s’installent dans les casernes abandonnées par l’armée française, mais les 240 officiers sont logés en ville, aux frais de la ville, aussi confortablement que possible, ce qui excède encore plus les nancéiens, et tout particulièrement les nombreux optants réfugiés à Nancy. La présence allemande est particulièrement mal vécue et marquera profondément et pour longtemps la mentalité des Nancéiens.

Nancy occupée mais Nancy libérée le 1er août 1873, plus tôt que prévu, grâce au succès de l’emprunt national. Elle bénéficiera même d’un important soutien financier de la part de l’État. Il s’agit d’une part de faire face aux besoins de la population immigrée, d’autre part de faire de Nancy une vitrine à la frontière de l’Empire allemand.

Nancy, désormais ville frontière, est sur le chemin de l’exil. Des Mosellans et Alsaciens s’y implanteront notamment en raison de sa proximité avec les territoires occupés, certains d’entre eux pouvant ainsi contrôler plus facilement leurs industries restées en Alsace et en Moselle. Certains industriels conserveront leurs activités même après option pour la France et une partie d’entre eux vont s’implanter en « France de l’intérieur ».

Ceux que l’allemand appelle les « Nancyger » y feront souche. Ils seront huit mille à grossir les rangs des 7000 alsaciens émigrés économiques déjà présents dans la ville ducale et constitueront jusqu’à la fin du siècle le quart de la population de Nancy.

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La cité ducale est à cette époque une petite ville bourgeoise. Une ville aussi qui s’est ralliée à la France même si son rattachement au pays en vertu d’une convention secrète entre [**Louis XV*] et [**Stanislas Leszczynski*] l’avait choquée dans un premier temps. Une ville modérée et patriote. Une ville surtout dont le statut de glacis avancé face aux menaces et prétentions de l’impérialisme allemand l’incline à des positions largement conservatrices.
Fortement attachée au catholicisme, elle vouera à l’armée une fidélité sans faille. On a là notamment les raisons de l’hostilité à [**Dreyfus*] et l’engouement pour [**Boulanger*], le « Général Revanche ».

En raison de l’annexion, Nancy devient un symbole et sombre, peu à peu, dans une crise nationaliste à partir de 1889 qui voit l’élection de deux députés boulangistes, Maurice Barrès et Gabriel, qui voit également arriver parmi les conseillers municipaux et sur les bancs de l’Assemblée, des élus antisémites.

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Les clauses du traité de Francfort sont désastreuses pour la Lorraine.
Les Allemands se taillent la part du lion et font main basse sur les mines de la Moselle. Ils s’annexent les zones d’affleurement, plus facilement exploitables. La sidérurgie mosellane est pillée par l’Allemagne qui n’accordera par exemple aucune concession à des industriels tels les de Wendel.

Il existait une activité sidérurgique et minière avant 1870 autour de Nancy et de Pont-à-Mousson. Le textile vosgien existait également déjà et la région de Nancy est en plein essor lorsque la guerre éclate. La proximité nouvelle de la frontière va changer profondément la donne .

On va alors assister à la naissance d’une région économique de première grandeur. Des industriels vont quitter les zones annexées, passer la frontière et y implanter leur sidérurgie, leur métallurgie.
On assiste également au transfert d’entreprises alsaciennes. …et de nombreux verriers alsaciens tels Daum originaire de Bitche en Moselle. Les fabriques de chaussures, de flanelle, de bonneterie, de limes qui viennent de Metz et de Sarreguemines et qui occupaient 2 000 ouvriers, s’établissent à Nancy. La ville devient la capitale de la chaussure avec 3 000 ouvriers.

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Mais Nancy ne s’enrichit pas seulement par l’apport des industriels. C’est ainsi notamment qu’on va renforcer la présence universitaire avec l’implantation de la faculté de médecine de Strasbourg et d’une partie sensible de ses enseignants.
Nancy était autrefois ville royale et princière, elle devient la ville frontière, la première cité de la France de l’Est, celle qui règne sur la Lorraine maintenue. Ceci va notamment favoriser les prétentions de Guerrier de Dumast et Nancy obtient donc une université complète.
Les jeunes alsaciens vont « coloniser » l’association des anciens élèves de Nancy.
On installe une Cour d’appel à Nancy, on y réinstalle la manufacture des tabacs de Moselle…

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Dans le domaine artistique, la ville en pleine expansion verra la naissance, en 1894, de la Société des arts décoratifs lorrains, future École de Nancy, dont les chefs de file seront Émile Gallé, Antonin Daum, Louis Majorelle, Victor Prouvé ou encore Eugène Vallin.

Nancy va donc largement bénéficier de l’apport des Alsaciens-Mosellans en matière artistique. La cité ducale de ce point de vue est attractive ; c’est une ville bourgeoise avec une tradition culturelle forte. L’Académie Stanislas va également accueillir des optants. Le messin Théodore Devilly devient directeur des Beaux-arts à Nancy. Ce qui lui fera dire : « Metz n’est plus dans Metz, elle est toute à Nancy ».

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On peut évoquer également une influence religieuse dans la mesure où ces immigrés viennent d’un pays multiconfessionnel, tolérant. On améliore le temple de Nancy, on passe de 960 à 3600 protestants.  Les Luthériens sont majoritaires. Ils sont favorables à la loi de 1905 et vont créer leur association cultuelle.
Les Juifs passent quant à eux de 1400 à 2000. Ils développeront des œuvres sociales à l’image de la maison de retraite Simon Benichou, ouverte aux non juifs. Ils ne veulent pas d’enseignement spécifique et respecte la laïcité. Ils n’oublient pas que la République les a émancipés. Les catholiques quant à eux se fondent dans une population largement accueillante à ces coreligionnaires.

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Les conséquences de l’immigration des Alsaciens-Mosellans sont majeures.
Sur le plan démographique, Nancy devient alors la principale ville de l’est de la France et sa population augmente de façon considérable passant de 50.000 habitants en 1870 à 120.000 habitants en 1914. 20% de la population messine émigre, 2 000 jeunes de moins de 21 ans refusent le service militaire allemand et passent la frontière. Les optants de Metz sont les élites de la ville. La population de Metz passe de 47 000 civils à 32 000. On compte environ 20 000 optants Mosellans, trois fois plus que ne le disent les Allemands.

A Nancy on assiste à un essor démographique sans précédent. 13.000 Alsaciens-Mosellans en 1872 sont à Nancy. En 1851 la ville compte 45.000 habitants, 120.000 en 1911 ! On construit à la hâte des baraques pour loger autour de Nancy les ouvriers venant des pays annexés.

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On le comprend, cette annexion, contraire au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, eut des conséquences dramatiques pour les Alsaciens-Mosellans, notamment ceux qui choisirent de quitter la « petite patrie » pour rejoindre la France. Elle bouleversa durablement les équilibres géostratégiques, économiques et les relations entre la France et l’Allemagne.

Avant 1914, rien ne laissait présager un retour au statut quo ante bellum. C’était sans compter, avec l’issue de la « Guerre du droit », sur un nouveau bouleversement des équilibres et un retour de l’Alsace-Moselle dans le giron de la France.

source ; https://wukali.fr/2019/08/08/nancy-de-l-occupation-allemande-en-1870-aux-premices-de-la-grande-guerre-3613/3613/

Les lieux à visiter

Tout d’abord l’incontournable musée de Gravelotte !
http://www.mosellepassion.fr/index.php/les-sites-moselle-passion/musee-de-la-guerre-de-1870
L’expression « tomber comme à Gravelotte » vient du nombre de tués lors de la bataille.
Sur place, un mausolée qui rassemble les deux nations ; et de part et d’autre de la frontière de 1870 ( actuelle Moselle/Meurthe et Moselle ) de nombreux monuments commémoratifs.


Le « musée de plein champ »; musée à ciel ouvert il fait découvrir  la bataille de Rezonville, Vionville et Mars la Tour. Il y a un circuit balisé de 19 km dans la campagne…
https://www.cc-madetmoselle.fr/index.php/decouverte-territoire/patrimoine/chemins-de-1870

On peux citer le village de fontenoy sur moselle. 
Le 22 janvier 1871, pendant la guerre franco-prussienne, à 5 heures du matin le poste prussien qui gardait le pont de Fontenoy-sur-Moselle est surpris et massacré ou fait prisonnier par les chasseurs des Vosges.
En représailles, le village fut pillé et brûlé en 1871 par les Prussiens qui reprochaient aux villageois d’avoir participé à la destruction du pont de la ligne de la Compagnie des chemins de fer de l’Est, ligne de Paris à Strasbourg.

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