Histoire de rue – la rue Lepois
La rue Lepois est une ancienne rue particulière, ouverte en 1876.
1633, la peste sévit en Lorraine, en particulier à Nancy…
Médecins et bénévoles sont surmenés et maintenant débordés par l’ampleur de la tâche.
Parmi eux, un homme de 70 ans dont le nom est célèbre dans toute l’Europe, un homme couvert d’honneurs, jouissant du respect de tous. Cet homme est venu de Pont-à-Mousson, c’est Charles Le Pois, premier professeur et premier doyen de la Faculté de Médecine de Pont-à-Mousson.
Bientôt il va contracter lui-même la terrible maladie et mourra victime de son devoir.
En 1563, Charles Le Pois voit le jour dans une famille de médecins.
Son père Nicolas Le Pois est médecin du duc de Lorraine. Ce père, attentif à l’instruction de son fils, l’envoie étudier à Paris dès l’âge de treize ans où il obtient une maîtrise ès arts (1581) avant de s’inscrire à la Faculté de médecine.
Il fait ensuite un séjour prolongé à Padoue. Il revient à Paris pour terminer ses études médicales. Il est bachelier en médecine en 1588, licencié en 1590.
Mais les difficultés de l’époque l’obligent à regagner la Lorraine sans avoir soutenu sa thèse. Il devient médecin du duc Charles III en 1596. Il va retourner à Paris pour régulariser sa situation en passant sa thèse de doctorat le 13 mai 1598.
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En 1572, le Pape Grégoire XIII, soutenu par le duc Charles III et le cardinal de Lorraine, fonde l’Université de Pont-à-Mousson dont il confie la gestion à la Compagnie de Jésus.
Il faut attendre 1598 pour que soit créée la Faculté de Médecine.
Charles III nomme, comme premier professeur, Charles Le Pois qui devient en même temps premier doyen de la Faculté où il sera bientôt rejoint par son parent Toussaint Fournier.
Très vite la Faculté acquiert un grand renom dans l’Europe entière, les étudiants se pressent à Pont-à-Mousson qui rayonne de mille feux. Ce succès éclatant est lié à la personnalité de Charles Le Pois.
Charles Le Pois en clinicien attentif se penche “sur le grand livre de la nature”.
Les observations qu’il a laissées sont des modèles de minutie et de précision.
Parmi ses observations les plus célèbres figurent celles des crises d’épilepsie, des vertiges, de l’hystérie dont il fut le premier, semble-t-il à affirmer qu’elle avait son origine dans un dérèglement cérébral. Sa longue description de l’agonie de Charles III est aussi un modèle de précision et d’objectivité.
Il est également un précurseur de la fameuse méthode anatomo-clinique qui a pour objet d’observer et répertorier les lésions observées au niveau des organes au cours d’autopsies et de les relier à la maladie dont souffrait le patient décédé. Cette méthode, pour lui, faisait partie de sa lecture du “livre de la nature”.
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La rue Lepois constitue à quelques mètres du centre agité et de la place Thiers, un lieu tout à fait unique à Nancy, ensemble d’hôtel particuliers et immeubles bourgeois.
Les années 1970 !
Photo Agence de Développement et d’Urbanisme de l’Aire urbaine Nancéienne
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photo Centre Image Lorraine, depuis le rond-point
Photo prise durant la 2ème guerre mondiale par Jean Jacques Puton, on peut penser aux volets clos que tous les habitants avaient vidé les lieux !!!
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Le rond-point Lepois fut aménagé vers 1870, à l’emplacement d’une ancienne propriété privée, dite Beaupré du nom de son propriétaire.
On y accédait à l’origine par la rue Sébastien Bottin qui n’était qu’un sentier.
Ce rond-point fut ensuite relié à la rue Lepois lors de l’ouverture de cette dernière en 1876.
Ancienne propriété privée, il fut classé en 1902, dénommé, de Beaupré pour Lepois.
Photo Agence de Développement et d’Urbanisme de l’Aire urbaine Nancéienne
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Un grand merci au CIL Centre Image Lorraine pour les photos des temps passés.
Sources
professeur de médecine Nancy – ici
Je vous conseille vivement ce site, beaucoup à apprendre !!!
et le livre « Les rues de Nancy » de Peter Lang
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